PARIS/LONDRES, 1er août (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en
net recul vendredi, et le dollar a cédé du terrain, après un rapport du
gouvernement américain reflétant un ralentissement inattendu de la croissance du
marché de l'emploi et levant les craintes d'un relèvement rapide des taux
d'intérêt outre-Atlantique.    
    Les tensions entre la Russie et l'Occident autour de la crise ukrainienne,
le défaut de l'Argentine et les inquiétudes sur la banque portugaise Banco
Espirito Santo ont également alimenté la correction sur les marchés.
    À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisee de 1,02% à 4.202,78
points. Le Footsie britannique a cédé 0,76% et le Dax allemand 
2,1%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a abandonné 1,38% et le
FTSEurofirst 300 1,23%.
    La Bourse de Madrid a sous-performé avec une perte de 1,8%, les
investisseurs évoquant l'exposition des entreprises espagnoles à l'Argentine.
    De même, la Bourse de Lisbonne a perdu 3,21%.
    Sur l'ensemble de la semaine, le CAC a perdu 2,95% et l'EuroStoxx 3,23%.
    A la clôture en Europe, les indices américains perdaient de 0,21% à 0,63%.
    L'économie américaine a créé moins d'emplois que prévu en juillet et le taux
de chômage est remonté de façon inattendue, montrent les statistiques
officielles publiées vendredi, reflétant un ralentissement de la reprise du
marché de l'emploi qui devrait laisser à la Réserve fédérale de la marge de
manoeuvre pour maintenir des taux bas dans un avenir prévisible. 
    "Ces chiffres ont été carrément moins bons que prévu, mais ils signifient
que les Américains peuvent repousser encore un peu un relèvement des taux",
estime Joe Neighbour, analyste et trader chez Central Markets basé à Londres.
    Tout en étant encourageante pour l'économie mondiale, la perspective d'une
forte reprise des créations d'emplois aux Etats-Unis avait alimenté les
anticipations d'un relèvement rapide des taux directeurs de la Fed.
    En dépit des chiffres de l'emploi, les investisseurs restent prudents face à
la vigueur de la reprise américaine et avec les tensions en Ukraine et dans la
bande de Gaza, qui commencent à se faire ressentir en zone euro, selon les
enquêtes Markit auprès des directeurs d'achat publiées ce matin. 
    "Les investisseurs pensent que la Fed agira plutôt tôt que tard et les
investisseurs s'éloignent des stratégies visant à avoir des positions longues en
actions"', commente Steen Jacobsen, chez Saxo Bank à Copenhague.  
    Ce point de vue a été conforté par des propos du président de la Fed de
Dallas Richard Fisher qui a jugé qu'un relèvement des taux début 2015 était
"très possible" si l'économie américaine continue à s'améliorer. 
    Les pertes massives de Banco Espirito Santo (BES) et des
révélations sur de possibles agissements illégaux de responsables de
l'établissement ont également incité les investisseurs à la prudence.
    La cotation de la banque a été suspendue alors que le titre chutait de plus
de 40%, après une dégringolade de 42% la veille. 
    Selon des sources proches du dossier, les autorités envisagent d'aider la
banque à renforcer ses fonds propres, en plus d'une augmentation de capital.
L'une d'elles a évoqué un besoin de trois milliards d'euros. 
    
    * Tableau des principaux marchés mondiaux : 

 (Blaise Robinson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par
Willfrid Exbrayat)