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LISBONNE (awp/afp) - La banque publique portugaise Caixa geral de depositos (CGD), en passe d'être recapitalisée par l'Etat, a publié vendredi une perte nette record de 1,859 milliard d'euros pour 2016, plombée avant tout par des provisions pour mauvaises créances.

La CGD enregistre ainsi des pertes pour la sixième année d'affilée, dont 171,5 millions d'euros en 2015, alors que parmi les banques privées, la BPI a affiché un bénéfice de 313,2 millions d'euros en 2016 et la BCP un résultat positif de 23,9 millions d'euros.

Le Premier ministre Antonio Costa a fait valoir en marge d'un sommet européen à Bruxelles que la perte subie en 2016 "ne reflète pas la réalité financière de la Caixa", mais est due aux "provisions accumulées pendant des années" sans être inscrites dans les comptes.

Les provisions ont ainsi quadruplé en 2016, atteignant 3 milliards d'euros, dont 2,39 milliards au titre des créances douteuses.

La Commission européenne a donné vendredi son feu vert définitif au plan de recapitalisation de la CGD de 4,8 milliards d'euros, dont 3,9 milliards apportés par le secteur public, estimant que l'opération "ne constitue pas une nouvelle aide d'Etat".

Grâce à cet apport d'argent frais, le ratio de capitaux Common Equity Tier 1 devrait atteindre 12% alors qu'il avait fondu à 7% fin 2016, contre 10,9% un an auparavant, fait valoir la Caixa dans un communiqué.

"Après sa recapitalisation, la Caixa sera plus solide en 2017", a commenté son nouveau président exécutif, Paulo Macedo.

Le produit bancaire a chuté de 22,6% à 1,54 milliard d'euros, pénalisé par des opérations financières moins rentables. La marge financière s'est cependant accrue de 5,5% à 1,14 milliard d'euros.

La première étape de la recapitalisation s'est achevée en janvier, pour 1,45 milliard d'euros. La Caixa a pu profiter de la conversion en capital d'une aide publique de l'Etat portugais de 945 millions d'euros et s'est vu attribuer près de 500 millions d'euros de la holding publique Parcaixa.

Dans une deuxième phase, l'Etat devrait injecter directement 2,5 milliards d'euros dans la Caixa, soit 200 millions de moins que prévu dans un premier temps.

Puis 930 millions d'euros doivent être dégagés par l'émission de titres de dettes sur les marchés financiers.

L'Etat portugais "investit dans les mêmes conditions que celles qu'un propriétaire privé aurait acceptées", car le plan de redressement accompagnant cette recapitalisation permettra à la CGD "de devenir rentable à long terme", a fait valoir dans un communiqué la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.

"Cette transformation structurelle devrait permettre à la banque de revenir à la rentabilité en 2018", a-t-elle ajouté.

Le plan de restructuration de la banque publique prévoit notamment la suppression de 2.200 postes de travail à l'horizon 2020, sans toutefois recourir à des licenciements.

En 2016, le nombre de salariés du groupe a déjà été réduit de 606, passant à 15.452.

La banque a ainsi pu réduire ses coûts opérationnels de 9,1% à 1,24 milliard d'euros.

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