* L'administrateur délégué Enrico Cucchiani en conflit avec le deuxième actionnaire - sources

* Il pourrait être remercié lors de réunions de conseils prévus mardi

* Intesa dément discuter rapprochement avec Monte Paschi (Actualisé avec sources évoquant des tensions au sein de la direction)

par Paola Arosio et Gianluca Semeraro

MILAN, 26 septembre (Reuters) - Enrico Cucchiani, administrateur délégué d'Intesa Sanpaolo, pourrait être forcé vers la porte de sortie de la première banque de détail italienne après être en conflit à la fois avec le président du conseil de surveillance Giovanni Bazoli et le deuxième actionnaire de l'établissement, ont dit jeudi à Reuters des sources internes.

Le conseil de surveillance et le conseil exécutif d'Intesa doivent normalement se réunir mardi, sans point particulier à l'ordre du jour.

Deux sources d'Intesa ont dit que les deux conseils étaient susceptibles de retirer leur soutien à Enrico Cucchiani, qui avait été nommé en novembre 2011, à la suite de la décision de Corrado Passera, qui avait longtemps présidé aux destinées de la banque, de rejoindre le gouvernement italien alors dirigé par Mario Monti.

Les sources ont ajouté que Giovanni Bazoli et Giuseppe Guzzetti, le patron tout puissant de Fondazione Cariplo, oeuvre de charité qui est le deuxième plus gros actionnaire d'Intesa, étaient unis dans leur volonté de démettre Enrico Cucchiani de ses fonctions.

"Il y a des divergences sur la stratégie et les méthodes de gestion. On ne peut prétendre qu'il ne se passe rien. Mardi sera une journée importante", a dit l'une des deux sources.

Une troisième a toutefois ajouté que rien n'était joué d'avance.

"Certains ont l'impression que la bombe (des tensions au sein de la direction) a peut-être explosé un peu trop vite. Une solution précipitée pourrait nuire à la banque", a dit la source.

Intesa Sanpaolo s'est refusé à tout commentaire sur un éventuel départ de son administrateur délégué ou sur des conflits entre membres de la direction.

NET RECUL DU TITRE INTESA

Le titre Intesa a fini en baisse de 3,78% à 1,605 euro, faisant encore moins qu'une Bourse de Milan qui a pâti des incertitudes politiques italiennes. (voir )

Ce recul a été attribué par des intervenants de marché d'une à une rumeur évoquant des dissenssions au sein de l'équipe dirigeante sur l'opportunité de se porter au secours de la banque en difficulté Banca Monte dei Paschi di Siena.

Enrico Cucchiani, qui avait dit à Reuters plus tôt dans le mois qu'Intesa ne participerait pas à une éventuelle vague de consolidation du secteur bancaire italien, est opposé à tout rapprochement avec Monte Paschi.

Au cours de la journée, Gian Maria Gros-Pietro, président du conseil exécutif d'Intesa, a dit que les rumeurs de marché évoquant une forme de rapprochement entre Intesa et Monte Paschi étaient sans fondement.

Trois intervenants ont souligné que Giovanni Bazoli souhaite aider Monte Paschi alors qu'il n'en est pas question pour Enrico Cucchiani.

"C'est la possibilité qu'Enrico Cucchiani parte (qui pèse sur l'action) ou plus précisément la possibilité que les tensions au sein de la banque soient liées à l'idée de voir Intesa aider Monte dei Paschi", a dit l'un d'eux.

Monte dei Paschi, affaiblie dans un scandale lié au marché des dérivés, doit trouver des investisseurs susceptibles de souscrire à une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros si elle veut éviter la nationalisation. (Wilfrid Exbrayat et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Banca Monte dei Paschi di Siena SpA, Intesa Sanpaolo SpA