Helen Thomas,

The Wall Street Journal

AstraZeneca (>> AstraZeneca plc) aurait besoin de plus de liberté.

Les résultats du laboratoire pharmaceutique britannique ont récemment été soutenus par une série d'opérations "d'externalisation", destinées à maintenir son bénéfice par action (BPA) au-dessus de 4,20 dollars. Cet objectif figure dans les plans de rémunération des dirigeants, qui requièrent que le BPA représente au moins 1,5 fois les dividendes.

Il existe toutefois de bonnes raisons d'abandonner ce critère, qui menace les perspectives de bénéfices à long terme d'AstraZeneca et favorise les gains de court terme. Il alimente également la crainte que le groupe ne parvienne pas à maîtriser ses dépenses et n'investisse pas suffisamment.

Reste que l'attrait de la valeur repose sur ses perspectives de croissance à long terme et sur la vigueur de son portefeuille de produits en développement.

Rebond attendu de l'action

Les transactions conclues récemment, dont l'acquisition de ZS Pharma et la prise de participation dans le spécialiste du traitement des leucémies Acerta, démontrent bien qu'AstraZeneca est concentré sur sa croissance à long terme plutôt que sur ses bénéfices à court terme. Lorsque les essais cliniques confirmeront le potentiel des candidats-médicaments du groupe, l'action, qui n'a quasiment pas évolué depuis que Pfizer a mis fin à son offre d'un montant de 69 milliards de livres sterling (93,3 milliards d'euros) en mai 2014, devrait rebondir.

Il est vrai que le BPA minimum de 4,20 dollars a contraint AstraZeneca à définir des priorités. UBS estime que le laboratoire a levé environ 2 milliards de dollars l'année dernière au moyen de licences, partenariats et autres accords, sans pénaliser les bénéfices et flux de trésorerie attendus.

Des investissements insuffisants ?

Cependant, certains investisseurs craignent qu'Astra n'investisse pas suffisamment. En immuno-oncologie, ses principaux concurrents se nomment Bristol-Myers Squibb, Merck ou Roche et ils ont tous une longueur d'avance sur le groupe britannique.

L'abandon de l'objectif de BPA ne dégagerait pas nécessairement les dirigeants d'AstraZeneca de leurs responsabilités. Leur rémunération pourrait être plus étroitement liée à l'objectif d'un chiffre d'affaires de 45 milliards de dollars en 2023, dévoilé pendant l'offensive de Pfizer.

Un tel critère correspondrait mieux aux préoccupations des investisseurs et à la stratégie du groupe.

-Helen Thomas, The Wall Street Journal

(Version française Valérie Venck) ed: ECH

Valeurs citées dans l'article : AstraZeneca plc