(Actualisé avec précisions du gouvernement)

NIAMEY, 1er juin (Reuters) - Deux gardiens ont été tués et trois autres blessés samedi dans ce que le gouvernement présente comme une tentative d'évasion d'une prison située en plein centre de Niamey, la capitale nigérienne.

Selon les autorités, trois militants islamistes condamnés pour faits de terrorisme ont tenté de s'évader mais ont été repris à l'issue d'une fusillade de trois quarts d'heure.

Il y a neuf jours, des islamistes ont mené des attaques contre un camp militaire à Agadez et contre une mine d'uranium dans le nord du Niger.

Des témoins ont précisé que la fusillade de samedi avait éclaté vers 15h00 locales/GMT lorsque des hommes ont tiré sur des gardiens à l'entrée de la prison. Les témoins ont également fait état d'une détonation de forte puissance.

"Trois détenus condamnés pour complot terroriste ont tenté de s'évader. Ils ont attaqué les gardes qui ont riposté. Deux gardes ont été tués et trois autres blessés", a dit aux journalistes le procureur Moussa Waziri.

Un porte-parole du gouvernement, Morou Amadou, a précisé que les trois hommes qui voulaient s'évader avaient finalement été repris vivants. "Nous contrôlons la situation", a-t-il dit.

Selon un responsable de la Garde nationale, qui assure la garde des prisons nigériennes, les trois détenus qui voulaient s'évader sont deux militants de la secte Boko Haram et un trafiquant d'armes soudanais, tous arrêtés au cours des deux dernières années.

Un journaliste de Reuters a rapporté que des gendarmes nigériens avaient été dépêchés sur place pour prêter main forte aux gardiens. Selon un policier, des hommes auraient pris la fuite à bord d'un camion.

La population locale a pris la fuite lorsque des policiers ont bloqué les routes d'accès à la prison, ne laissant passer que les ambulances.

Le 23 mai, deux attaques menées par des islamistes liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont visé un camp militaire d'Agadez et la mine d'uranium d'Arlit gérée par la Somaïr, filiale du groupe nucléaire français Areva.

Mokhtar Belmokhtar, un ancien "émir" d'Aqmi, a revendiqué cette double opération au nom de ses hommes et de ceux du Mouvement pour le jihad et l'unicité en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ces attaques se sont soldées par la mort de 24 militaires nigériens et d'un civil.

Ces attentats ont été perpétrés en représailles au soutien apporté par le Niger à l'intervention de l'armée française au Mali voisin contre les djihadistes. (Abdoulaye Massalatchi; Jean-Loup Fiévet et Guy Kerivel pour le service français)