Areva (-1,26% à 9,45 euros) perd du terrain à la Bourse de Paris près avoir officiellement annoncé, avec une semaine d'avance sur son calendrier une perte nette annuelle de 4,9 milliards d'euros à cause "de pertes de valeur sur des actifs courants et non courants". Une perte nette largement au-dessus des attentes du consensus Reuters, qui anticipait 1,43 milliard d'euros, mais dont le montant avait déjà largement fuité dans la presse, ce qui explique la baisse relativement modérée du titre.

Le groupe précise également qu'il s'agit d'éléments financiers préliminaires et non audités et que les comptes de l'exercice 2014 ne seront arrêtés par son conseil d'administration que le 3 mars.

Une perte abyssale qui, si elle était attendue depuis des semaines, n'a pas manqué de relancer les spéculations concernant une éventuelle recapitalisation du groupe nucléaire, pour tenter de sortir de l'ornière.

Autre élément donnant encore davantage de crédit à cette éventualité, la perte nette annoncée par le groupe est supérieure à sa capitalisation boursière qui n'est "que" de 3,6 milliards d'euros. Une donnée non négligeable qui "va contraindre Areva à devoir annoncer une augmentation de capital imminente", abonde Mirabaud Securities cité par Reuters.

Toutefois, selon diverses sources, l'Etat, actionnaire à 87% du groupe, ne devrait pas apporter son concours pour éponger une partie de ces pertes.

Ségolène Royal, ministre de l'Energie, a reconnu aujourd'hui que la situation d'Areva était "préoccupante" se bornant à déclarer qu'elle appelait de ses voeux des synergies entre le groupe nucléaire, le Commissariat à l'Energie atomique ou encore EDF.

Un potentiel rapprochement avec EDF, plus gros client du groupe (30% des ventes d'Areva en 2013), est, en effet, souvent évoqué par les spécialistes du secteur.

Le groupe nucléaire donnera davantage de détails le 4 mars prochain, en marge de la présentation de ses résultats, puisqu'il dévoilera, à cet occasion, les modalités de son plan de compétitivité assorti d'une feuille de route stratégique et financière.

(S.H)