ARENDAL, Norvège (Reuters) - Le fonds souverain de Norvège a enregistré un bénéfice de 1.501 milliards de couronnes (131,1 milliards d'euros) au premier semestre, à la faveur notamment de la croissance des entreprises technologiques américaines et de leur développement dans l'intelligence artificielle (IA).

Les participations du fonds dans la "tech" américaine ont grimpé de 39% sur la période, tirés par Apple, Microsoft et Nvidia, ce qui a permis de générer un rendement global de 10%.

Le directeur du fonds souverain, Nicolai Tangen, a déclaré à Reuters que ce solide rendement constituait une surprise dans "un contexte plutôt inquiétant", avec une inflation élevée et des tensions géopolitiques.

C'est lié en partie au fait que l'IA est devenu un thème d'investissement massivement suivi alors qu'il était vu auparavant comme "quelque chose avec un potentiel", a expliqué le directeur adjoint, Trond Grande.

"Nous constatons aujourd'hui que ce potentiel se concrétise et qu'il est intégré dans les valorisations boursières de ces entreprises", a déclaré Trond Grande à Reuters.

Interrogé pour savoir s'il était inquiet d'un possible krach sur les valeurs technologiques, il a répondu : "Nous sommes toujours conscients et inquiets des plus grandes expositions du fonds. Aujourd'hui, elles se situent dans le secteur technologique. C'est pourquoi nous surveillons cela de très près."

La technologie est le secteur le plus représenté dans l'investissement en actions du fonds souverain norvégien, représentant 11,9% du portefeuille à fin 2022, selon des données du fonds.

Le fonds souverain, qui investit les revenus de l'Etat norvégien issus de la production de pétrole et gaz, possède en moyenne 1,5% de toutes les actions cotées dans le monde. Il investit aussi dans l'obligataire, l'immobilier non coté et les projets d'énergies renouvelables.

(Reportage Gwladys Fouche; rédigé par Nerijus Adomaitis; Blandine Hénault pour la version française, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Gwladys Fouche