NEW YORK (awp/afp) - En quelques tweets vendredi, le président américain Donald Trump a enflammé un peu plus la guerre commerciale qui oppose depuis plus d'un an les Etats-Unis à la Chine et fait dégringoler les marchés.

Préoccupés par le risque grandissant d'une récession, les investisseurs ont fui massivement les facteurs de risque, à commencer par le marché des actions, ce qui a eu pour conséquence de faire plonger les places boursières à travers le monde et le cours des matières premières.

Donald Trump a annoncé, après la clôture de la Bourse new-yorkaise, qu'il relevait le montant des droits de douane américains sur des produits "made in China", mettant à exécution des menaces proférées quelques heures plus tôt.

La totalité des 550 milliards de dollars de produits chinois importés aux Etats-Unis seront frappés de taxes douanières encore plus élevées d'ici la fin de l'année.

La Chine avait annoncé son intention d'imposer de nouveaux droits de douane sur 75 milliards de dollars d'importations en provenance des Etats-Unis, en représailles aux taxes douanières supplémentaires que prévoit d'instaurer prochainement Washington.

Conséquence de cette énième escalade, Wall Street a enregistré de lourdes pertes, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, chutant de 2,37%, soit sa deuxième pire séance de l'année, et le Nasdaq dégringolant de 3%.

Dépendant de la Chine, où il fabrique et écoule de nombreux produits dont son célèbre iPhone, le géant informatique Apple a été l'une des principales victimes, son action s'écroulant de près de 5% vendredi et sa valeur en bourse perdant de plus de 44 milliards de dollars.

En délaissant le marché des actions, les investisseurs ont cherché refuge dans les obligations.

Cela a fait grimper le prix des bons et diminuer leur rendement.

Inversion de la courbe des taux

Le taux d'intérêt à 2 ans (1,533%) sur la dette américaine était presque au même niveau que le taux à 10 ans (1,535%) et l'avait même dépassé brièvement durant la séance.

Ce phénomène, conne sous le nom d'inversion de la courbe des taux, est souvent considéré par les analystes comme un signe avancé de récession.

La décision de Pékin de relever ses tarifs douaniers sur les produits américains avait fait vaciller les places européennes plus tôt dans la journée: la Bourse de Paris a reculé de 1,14%, celle de Londres a perdu 0,47% et la Bourse de Francfort a baissé de 1,15%.

Le marché du pétrole, particulièrement sensible aux relations commerciales sino-américaines, s'est lui aussi tassé, un ralentissement économique faisant pression à la baisse sur la demande mondiale d'or noir et donc sur les prix.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, coté à Londres, a cédé 1%, mais c'est surtout le baril de WTI pour la même échéance, référence sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), qui a pâti des nouvelles commerciales, perdant 2,1%.

Sur le marché des devises, le dollar a cédé di terrain face à plusieurs autres devises, dont le yen et le franc suisse, considérées comme des valeurs refuge. L'or a également bénéficié de l'aversion au risque des investisseurs.

Sur le marché agricole, le cours du soja coté à Chicago a souffert du regain des tensions entre Washington et Pékin, la Chine étant le premier importateur mondial de l'oléagineux.

dho/vog/leo