La Grande-Bretagne a annoncé vendredi qu'elle avait renforcé les mesures de protection prévues dans son projet de loi sur la sécurité en ligne afin d'empêcher les enfants de regarder de la pornographie, dans le cadre d'une mise à jour d'une législation longtemps retardée et suivie de près par l'industrie technologique.

Dans le cadre des derniers amendements apportés par le gouvernement à l'issue des débats parlementaires, la Grande-Bretagne fixera des normes plus strictes pour les outils de vérification de l'âge utilisés par les services qui publient ou autorisent la pornographie sur leurs plates-formes, afin de s'assurer qu'ils sont efficaces pour déterminer si un utilisateur est un enfant.

À l'instar de l'Union européenne et d'autres pays, la Grande-Bretagne s'interroge sur la manière de protéger les utilisateurs des médias sociaux, et en particulier les enfants, contre les contenus préjudiciables sans porter atteinte à la liberté d'expression.

Les nouvelles mesures viseront également à tenir les dirigeants personnellement responsables de la sécurité des enfants sur leurs plateformes, a déclaré le gouvernement, après avoir accepté de durcir le projet de loi en janvier, avec la perspective d'une peine de prison pour les patrons de l'industrie technologique.

"Ce gouvernement ne permettra pas que la vie de nos enfants soit mise en danger chaque fois qu'ils vont en ligne, que ce soit en étant confrontés à des abus ou en regardant des contenus nuisibles qui pourraient avoir un impact dévastateur sur leur vie", a déclaré Paul Scully, ministre de la technologie et de l'économie numérique.

"Afin d'éviter toute nouvelle tragédie et de construire un meilleur avenir pour nos enfants, nous agissons avec fermeté et de toute urgence pour faire du projet de loi sur la sécurité en ligne la norme mondiale en matière de protection de nos enfants".

D'autres modifications apportées au projet de loi permettront aux autorités de régulation d'obtenir des informations sur l'utilisation des médias sociaux par un enfant à la demande d'un médecin légiste, ce qui aidera les familles endeuillées à comprendre l'influence éventuelle de l'activité en ligne sur le décès de l'enfant.

L'industrie technologique, y compris des entreprises comme Apple, a critiqué certaines sections du projet de loi sur la sécurité en ligne, en particulier les dispositions qui pourraient être utilisées pour obliger les services de messagerie à briser le cryptage de bout en bout afin de rechercher des contenus pédopornographiques.

Le projet de loi, qui pourrait être adopté dans plusieurs mois, est actuellement examiné par la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement, où les législateurs peuvent apporter des amendements avant de décider de l'adopter ou de le rejeter. (Reportage de Sachin Ravikumar ; Rédaction d'Alison Williams ;)