BERLIN (awp/afp) - Deutsche Börse, l'opérateur de la Bourse de Francfort, va dévoiler vendredi soir le nom des dix nouvelles valeurs qui composeront le Dax, dans le cadre d'une réforme sans précédent visant à dépoussiérer l'indice vedette allemand.

L'introduction de ces nouvelles cotations, dont l'annonce est prévue à 20h00 GMT, portera le nombre d'entreprises du Dax à 40, contre 30 actuellement.

Ce changement, inédit depuis la naissance de l'indice en 1988, s'inscrit dans une réforme plus large de la place financière de Francfort et entrera en vigueur le 20 septembre prochain.

Aucune entreprise présente dans l'actuel indice ne devrait être dégradée, tandis que le MDax, l'indice des valeurs moyennes, sera ramené de 60 à 50 valeurs.

L'avionneur Airbus, la holding Porsche SE, le laboratoire de biotech Qiagen... Les pronostics sur les heureux élus vont bon train parmi les experts des marchés financiers.

Une chose est sûre : ces introductions devraient "apporter plus de diversité" à l'indice allemand, selon l'institut DAI, qui prône la culture actionnariale en Allemagne.

Le Dax, dominé par les vieilles valeurs industrielles dans l'automobile et la chimie notamment, va ainsi mieux refléter le paysage économique actuel.

En témoigne l'entrée attendue de jeunes entreprises du numérique avec le site de vente en ligne de vêtements et chaussures Zalando ou le livreur de repas Hellofresh.

L'ensemble des nouvelles recrues va rajouter 239 milliards d'euros de capitalisation boursière au Dax, en intégrant le capital non flottant, pour porter son total à 1.639 milliards d'euros, selon les estimations d'Andreas Lipkow, analyste pour Comdirect.

Par comparaison, le géant américain de la tech Apple affiche désormais à lui seul une capitalisation boursière supérieure à 2.500 milliards de dollars (2.100 milliards d'euros)...

L'accès à l'élite boursière allemande sera dorénavant plus strict, prévoit aussi la réforme, précipitée par les dégâts du scandale Wirecard de juin 2020, avec la gigantesque fraude comptable imputée à la société de paiements en ligne.

La firme bavaroise avait dû avouer qu'1,9 milliard d'euros inscrits dans ses comptes n'existaient pas - entraînant une chute de plus de 98% de son cours de Bourse.

Or, l'entreprise était entrée triomphalement au Dax à peine deux ans auparavant, fêtée comme l'atout numérique de l'indice.

La réforme impose notamment à toute société candidate à l'indice de prouver qu'elle a été profitable au cours des deux exercices précédents en terme de résultat opérationnel (Ebitda).

Elle a par ailleurs renforcé les obligations de rapports et d'audit pour les entreprises.

jpl-fcz/smk/els