"Comme le football, les marchés peuvent aussi nous surprendre. Parier sur une hausse des taux longs semble la stratégie la plus raisonnable à long terme. Mais à ce jour, en raison de l'incertitude actuelle qui touche en particulier les Etats européens, on ne peut pas exclure que la correction des marchés obligataires se fasse au ralenti. Il faudra donc dans les semaines à venir suivre avec attention les premiers résultats des stress tests qui pourraient avoir un impact sur l'évolution et la volatilité des marchés", note Amundi dans sa note hebdomadaire.

"La première Coupe du monde sur le sol africain nous rappelle que la diversification reste un pilier pour une bonne allocation d'actifs dans un portefeuille, tout comme dans la vie et dans le football (par exemple l'exploit de l'Uruguay)" argue le gestionnaire, ajoutant que "les marchés peuvent aussi nous surprendre".

"Pendant la dernière décennie, les taux longs ont progressivement touché des planchers autrefois impensables. Même aujourd'hui d'un point de vue strictement fondamental, les obligations nous apparaissent chères, notamment pour des pays comme la France et l'Allemagne. Par conséquent, parier sur une hausse des taux longs semble la stratégie la plus raisonnable à long terme."

Cependant, avertit Amundi, la vitesse de retour à la valeur fondamentale des taux longs n'est pas toujours la même sur un historique et que les taux peuvent rester très longtemps surévalués, comme c'était le cas à l'époque du conundrum (en 2004 et 2005). A ce jour, en raison de l'incertitude actuelle qui touche en particulier les Etats européens, on ne peut pas exclure que la correction des marchés obligataires se fasse au ralenti.

"Que faire entre temps ? Une position directionnelle peut être prise sur les maturités plus courtes de la courbe des taux qui ont un risque plus faible. Une autre possibilité est de faire appel à des facteurs plus tactiques (comme le momentum ou les flux) et non pas macroéconomiques, pour prendre des paris de court terme tout en ayant conscience que le risque est plus élevé" explique le gestionnaire.

Dans les mois qui viennent, ajoute-t-il, une autre source de diversification de la performance pourrait être le marché des obligations indexées sur l'inflation. De janvier à fin juin, les indices des obligations européennes et américaines indexées sur l'inflation ont sous-performé les indices correspondant des obligations nominales. Les points-morts d'inflation valorisent désormais des anticipations d'inflation de long terme inférieures aux enquêtes réalisées auprès des professionnels (des deux côtés de l'Atlantique), et ce mouvement à la baisse a été accompagné d'une baisse des taux réels sur les niveaux les plus bas de la dernière année.

"Actuellement, un scenario de pressions inflationnistes nettement plus élevées à long terme nous semble peu probable et pour cette raison, nous préférons ne pas recommander d'arbitrer entre obligations indexées sur l'inflation et obligations nominales. Mais d'autres facteurs comme le portage, les flux et/ou le comportement saisonnier de l'inflation sont à surveiller, puisqu'ils pourraient rendre temporairement attrayant des arbitrages entre ces 2 marchés."