San Francisco (awp/afp) - Comme Google et Meta (Facebook) la semaine dernière, Amazon et Apple ont largement dépassé les prévisions des investisseurs au deuxième trimestre, avec des revenus et profits meilleurs qu'attendu.

Le géant du commerce en ligne a annoncé jeudi avoir réalisé 134,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires et un bénéfice net de 6,7 milliards, alors que les analystes s'attendaient à 131,5 milliards et 3,64 milliards, respectivement.

Ces deux chiffres, en nette progression sur un an, ressortent aussi bien supérieurs aux propres prévisions du groupe, grâce notamment à une forte reprise des ventes en Amérique du Nord.

En Amérique du Nord, la plateforme de e-commerce a vu ses recettes progresser de 11% à 82,5 milliards de dollars, dont elle a dégagé 3,2 milliards de bénéfice opérationnel, au lieu d'une perte de plusieurs centaines de millions à la même période l'année dernière.

"Nous avons continué à faire baisser nos coûts dans notre réseau de distribution, tout en livrant nos clients abonnés à Prime plus rapidement que jamais", s'est félicité Andy Jassy, le patron d'Amazon, cité dans le communiqué.

L'action de la société gagnait 8% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de Wall Street.

Au premier trimestre, les recettes tirées du cloud, via la filiale dédiée Amazon Web Services (AWS), et de la publicité avaient compensé la croissance nulle des ventes en ligne, qui piétinaient depuis plus d'un an.

iPhone en berne ___

Apple a de son côté enregistré une hausse de 2,3% de son bénéfice net pour la période d'avril à juin, malgré un nouveau repli de son chiffre d'affaires (-1,4%), sanctionné à Wall Street.

Son titre perdait 2,50%, même si son résultat net et ses revenus sont ressortis supérieurs aux attentes, respectivement à 19,9 et 81,8 milliards de dollars.

Locomotive du groupe depuis plus d'une décennie, l'iPhone a souffert, ce trimestre, avec des ventes en recul (-2,4%), plus marqué que ne le prévoyait le marché.

Ce décrochage est partiellement compensé par les performances de ses services (boutique d'applications App Store, musique en streaming, stockage, etc.).

Cloud ___

Amazon était elle attendue sur le terrain de l'informatique à distance. Sa branche AWS a réalisé 22 milliards de dollars de revenus (+12%), mais seulement 5,4 milliards de bénéfice opérationnel, un chiffre inférieur à celui de l'année dernière.

"Le ralentissement en cours de la croissance d'AWS reste un sujet d'inquiétude à court-terme", a réagi Andrew Lipsman d'Insider Intelligence.

Même si l'activité d'hébergement et de services informatiques aux entreprises se porte mieux que prévu, "elle doit montrer des signes d'améliorations au troisième trimestre dans un meilleur contexte macroéconomique et étant donné les attentes autour des opportunités liées à l'intelligence artificielle (IA)", a-t-il ajouté.

Amazon a commencé à déployer de nouveaux outils d'IA dite générative pour permettre aux entreprises d'entraîner leurs propres modèles de langage, ces programmes informatiques sur lesquels sont basés les logiciels conversationnels comme ChatGPT, d'après le communiqué.

AWS investit 100 millions de dollars dans un "centre pour l'innovation dans l'IA générative", qui "connectera les experts en IA et machine learning (apprentissage automatisé) d'AWS avec des clients dans le monde entier pour les aider à imaginer et concevoir et lancer de nouveaux produits et services d'IA générative".

IA ___

Après une année 2022 difficile, les géants de la tech ont en bonne partie rebondi malgré un contexte économique toujours marqué par l'inflation et les forts taux d'intérêt.

La plupart ont remercié des milliers de personnes cet hiver, améliorant ainsi leurs marges.

Sur la période d'avril à juin, Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a réalisé son premier trimestre avec une croissance à deux chiffres du chiffre d'affaires depuis la fin 2021. Ses revenus (32 milliards de dollars) et profits (7,8 milliards), meilleurs que prévu, ont ravi Wall Street.

Alphabet (Google) a aussi fait plaisir au marché, notamment grâce à son activité de cloud (informatique à distance), dont le chiffre d'affaires a progressé de 27% en un an, à 8 milliards de dollars, après avoir réalisé son premier bénéfice opérationnel au trimestre précédent.

Les deux mastodontes de la publicité numérique peuvent ainsi investir de plus belle dans l'intelligence artificielle dite générative, au centre de toutes les discussions dans la Silicon Valley depuis le lancement phénoménal de ChatGPT en fin d'année dernière.

Microsoft mène la course grâce à ses investissements de longue date dans OpenAI (ChatGPT), mais toutes ses rivales ont entrepris de déployer rapidement de nouveaux outils d'IA et d'IA générative, sur leurs plateformes de cloud, services en ligne et logiciels de bureautique et de collaboration.

afp/rp