NEW YORK (awp/afp) - Encore en train de savourer le passage historique des 20.000 points par le Dow Jones cette semaine, Wall Stret va assimiler de nombreux éléments les prochaines séances, entre indicateurs, Réserve fédérale (Fed), entreprises... Et toujours les débuts de la présidence Trump.

Depuis le dernier week-end, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 1,34% à 20.093,78 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,90% à 5.660,78 points, un niveau jamais vu. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 1,03% à 2.294,69 points.

"C'était une bonne semaine: le Dow Jones a enfin passé 20.000 points et c'est une bonne nouvelle", a résumé Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

Après avoir flambé fin 2016 dans le sillage de l'élection du républicain Donald Trump à la présidence américaine, l'indice vedette frustrait les investisseurs depuis plusieurs semaines, hésitant à la portée de ce seuil symbolique qu'il a finalement franchi mercredi.

"C'est important pour les investisseurs non pas professionnels mais individuels", a avancé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. "Il ne faut pas négliger que le Dow Jones, c'est encore quelque chose que les particuliers regardent. Le fait que l'on ait réussi à franchir cette étape, cela pourrait entraîner encore beaucoup d'investisseurs sur le marché."

En tout état de cause, le S&P 500, jugé bien plus représentatif, a lui aussi évolué à des records et les observateurs ont attribué cet essor général à un regain de confiance sur la présidence Trump, qui vient d'achever sa première semaine.

"La surprise, c'est qu'il commence vraiment sur les chapeaux de roue", a reconnu Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.

M. Trump a multiplié les annonces économiques et les investisseurs ont semblé saluer ce volontarisme, même s'il se concentre pour l'heure sur le commerce international avec une tonalité protectionniste a priori peu appréciée à Wall Street.

"Il fait toutes les erreurs possibles... Mais au-delà de ces erreurs, cela fait penser aux investisseurs qu'il ne va pas traîner à décider de baisses d'impôts, de dépenses budgétaires, de réformes de dérégulation...", a jugé M. Johnson, citant les promesses les plus attendues à la Bourse.

- L'emploi attendu -

Les marchés n'ont par exemple pas semblé s'inquiéter de voir le nouveau président, qui compte notamment renégocier l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna), évoquer la mise en place d'une taxe sur les produits mexicains pour financer la construction d'un mur à la frontière.

"La petite guerre avec le Mexique on peut peut-être la digérer... Une grande guerre avec la Chine on ne pourra pas", M. Trump ayant constamment tenu un discours offensif envers la deuxième économie mondiale, a prévenu M. Volokhine.

"Il y a beaucoup de polémiques autour des déclarations intempestives de Donald Trump", a-t-il reconnu. "C'est très surprenant que ça n'ait pas fait broncher les marchés... Mais il y a aussi une sorte de dialogue qui s'est établi, entre Trump et les chefs d'entreprises, et qui pourrait être positif. C'est peut être grâce à ça que les marchés ne se sont pas encore trop inquiétés."

M. Volokhine remarquait que de nombreuses entreprises avaient affiché leur foi dans les mesures de M. Trump à l'occasion de leurs chiffres trimestriels, dans l'ensemble bien accueillis au moment où se poursuit la période des résultats, mais mettait en garde contre une déception si l'économie n'en tirait pas les avantages espérés.

Sur le sujet, la semaine prochaine, "le facteur déterminant, ce seront les résultats qui seront publiés, avec une centaine de groupes du S&P 500 et de grands noms comme Apple (mardi) et Amazon (jeudi)", a prévenu M. Cahill. "Cela sera important pour que la Bourse continue ou non à monter."

La macro-économie, marquée cette semaine par une petite déception sur la croissance américaine du quatrième trimestre, ne sera pas en reste puisque la Réserve fédérale rendra mercredi une décision de politique monétaire, même si les analystes ne s'attendent à rien de nouveau immédiatement après une hausse des taux en décembre, et les chiffres mensuels de l'emploi américain seront publiés vendredi.

"Il y a tellement d'indicateurs que l'on aura du mal à suivre !", a conclu M. Cahill.

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