Le détaillant en ligne Amazon.com a fait appel à la plus haute juridiction administrative française pour annuler une partie de la loi visant à facturer un minimum de 3 euros (3,3 dollars) de frais de livraison pour les livres achetés en ligne, a-t-on appris mardi.

Amazon France a déclaré que la clause de la loi, qui stipule que les livres commandés en ligne pour une valeur inférieure à 35 euros doivent avoir un minimum de 3 euros de frais de livraison, allait à l'encontre de l'intérêt général des consommateurs français à un moment où l'on s'inquiète de l'augmentation des coûts.

La loi doit entrer en vigueur en octobre et représente une augmentation par rapport à la taxe d'un centime d'euro prélevée précédemment par Amazon sur les livraisons de livres en France.

Les gouvernements français précédents ont adopté des lois similaires, qui visaient à protéger les librairies locales et indépendantes face à la concurrence d'Amazon. Amazon estime que ces mesures toucheront les personnes à faible revenu qui vivent parfois dans des zones rurales dépourvues de librairies.

"Cette mesure portera un coup sévère au budget des Français et limitera leur accès aux livres à un moment où le pouvoir d'achat des consommateurs est l'une de leurs principales préoccupations", a déclaré Frédéric Duval, directeur général d'Amazon France.

Le ministère français de la culture a déclaré qu'il ne ferait aucun commentaire sur cette affaire.

Guillaume Husson, qui dirige le Syndicat de la librairie française, a critiqué la décision d'Amazon et a déclaré qu'elle montrait que le géant de la vente en ligne souhaitait avoir le monopole du marché du livre en ligne.

(1 $ = 0,9122 euros) (Reportage d'Elizabeth Pineau ; Rédaction d'Emelia Sithole-Matarise)