Le mois dernier, Google a commencé à tester une censure limitée des informations en réponse à un projet de loi du gouvernement canadien visant à obliger les plateformes en ligne à payer les éditeurs canadiens pour le contenu des informations.

Google a affirmé que ce test était semblable à des milliers d'autres tests de produits que l'entreprise effectue régulièrement.

Les tests, qui, selon l'entreprise, ont touché moins de 4 % des utilisateurs canadiens, ont débuté le 9 février et devaient durer cinq semaines.

S'adressant à une commission parlementaire chargée d'enquêter sur ces tests, Jason Kee, responsable de la politique publique de Google, a confirmé que les tests prendraient fin la semaine prochaine.

"Je tiens à souligner qu'il ne s'agit que de tests. Aucune décision n'a été prise concernant des changements de produits", a déclaré M. Kee.

Le mois dernier, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré que Google avait commis une "terrible erreur" en bloquant des contenus d'information, en réaction à la "loi sur les informations en ligne", un projet de loi gouvernemental qui a créé des règles permettant à des plateformes telles que Facebook et Google de négocier des accords commerciaux et de rémunérer les éditeurs de presse.

"Je suis vraiment surpris que Google ait décidé qu'il préférait empêcher les Canadiens d'accéder aux informations plutôt que de payer les journalistes pour le travail qu'ils font", avait-il déclaré en temps utile.

Au cours de la table ronde, des questions ont été soulevées au sujet des organes de presse locaux, comme les 13 à 14 journaux hebdomadaires locaux que le député Martin Shields possède dans sa circonscription.

"Le blocage est quelque chose qui, je pense, irrite les habitants, les gens de la base. Je ne pense pas que les conséquences involontaires de cette décision soient une façon de négocier et je pense que c'est une erreur de votre part", a déclaré M. Shields à Sabrina Geremia, directrice de Google Canada.

Mme Geremia a déclaré que Google contribuait à l'information au Canada, en générant 3,6 milliards de visites gratuites de Canadiens qui consultent des liens vers des sites d'information, et qu'il avait conclu des accords de licence avec plus de 150 publications d'un bout à l'autre du pays.

Facebook s'est également inquiété de la législation et a averti qu'il pourrait être contraint de bloquer le partage d'informations sur sa plateforme.

L'industrie canadienne des médias d'information a demandé au gouvernement de réglementer davantage les entreprises technologiques afin de lui permettre de récupérer les pertes financières qu'elle a subies au cours des années où les géants de la technologie ont progressivement gagné des parts de marché dans le domaine de la publicité.

La proposition d'Ottawa est similaire à une loi révolutionnaire adoptée par l'Australie en 2021, qui a également suscité des menaces de la part de Google et de Facebook de réduire leurs services. Les deux ont finalement conclu des accords avec des entreprises de médias australiennes après qu'une série d'amendements à la législation ont été proposés.