Alphabet, société-mère de Google, a présenté hier soir une croissance moins élevée que prévu. La célèbre firme Internet a enregistré au premier trimestre un bénéfice net de 6,66 milliards de dollars, soit 9,50 dollars par action, à comparer avec un bénéfice net de 9,4 milliards de dollars, soit 13,33 dollars par action, un an plus tôt en raison de la réforme fiscale. Les comptes de cette année comprennent cependant l’amende de Bruxelles de 1,7 milliard de dollars.

Corrigé des éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 11,90 dollars, dépassant le consensus IBES s'élevant à 10,61 dollars.

Sa marge opérationnelle, qui est très surveillée, a reculé de 3 points, hors impact de l'amende, à 22%. Google est régulièrement critiqué par les analystes pour être trop dispendieux. Le titre avait été sanctionné pour cette raison lors de la publication des résultats du quatrième trimestre. Les dépenses opérationnelles ont augmenté de 20% ce trimestre, hors amende, à 12 milliards de dollars. Les investissements ont représenté 4,6 milliards de dollars.

Son chiffre d'affaires a pour sa part augmenté de 17% à 36,34 milliards de dollars, ressortant sous les attentes de Wall Street : 37,3 milliards de dollars. Il a progressé de 19% hors impact des changes. La croissance continue de ralentir : elle s'était élevée à 22% au quatrième trimestre.

Ses revenus publicitaires ont, eux, augmenté de 15,3% à 30,72 milliards de dollars. Ils ont aussi ralenti et affichent leur plus faible hausse depuis 2015. Ils avaient progressé de 19,9% au trimestre précédent.

Pour expliquer ce ralentissement, la directrice financière du groupe, Ruth Porat, a mis en cause les effets de changes, une base de comparaison défavorable et les changements opérés au niveau des produits publicitaires en 2018.

Si Google a longtemps été le patron incontesté de la publicité sur Internet, il doit désormais faire face à la concurrence de Facebook, mais aussi d'Amazon, qui serait le numéro trois aux Etats-Unis, selon la société d'études eMarketer.

Le géant du net a enfin fait état d'une forte croissance du nombre de clics sur les publicités de ses propres sites (+39%). Le prix moyen payé par un annonceur à Google quand un internaute clique sur une publicité a pour sa part reculé de 19%.