Le syndicat français a indiqué dans une lettre adressée à Airbus que l'accord salarial actuel, qui couvre la période allant de juillet 2022 à juillet 2024, permet de rouvrir les discussions pour la seconde moitié de cette période, une fois que l'on en saura plus sur l'économie.

"Face aux derniers chiffres de l'inflation, qui montrent une forte déconnexion, nous vous demandons de rouvrir les négociations salariales pour 2023-2024 dès que possible", a écrit le syndicat dans une lettre adressée à Airbus le 22 février.

Les prix à la consommation en France ont augmenté de 6,2 % en février par rapport au même mois de l'année précédente, selon l'INSEE.

Le syndicat a publié la lettre lundi en fin de journée, ainsi qu'une copie de la réponse d'Airbus, qui laisse entrevoir une certaine marge de manœuvre pour des mesures d'adaptation lors des discussions qui se tiendront avec les syndicats le 16 mars.

"Ce sera l'occasion de discuter de la possibilité de mettre en œuvre des mesures complémentaires pour répondre aux problèmes de pouvoir d'achat rencontrés par nos salariés", a écrit le responsable des ressources humaines de la branche française du groupe aéronautique.

La lettre d'Airbus indique que la réunion du 16 mars fera le point sur la situation économique, y compris à l'étranger, mais ne promet pas de négociations salariales formelles.

L'accord salarial conclu pour deux ans entre Airbus et plusieurs syndicats, dont Force ouvrière, prévoit une augmentation totale des salaires de 6,8 %, répartie entre 3,9 % la première année et 2,9 % la seconde.

Un porte-parole d'Airbus a déclaré que l'entreprise avait activé la clause de révision à mi-parcours conformément au calendrier convenu.

Le gouvernement du président français Emmanuel Macron a exhorté les entreprises à utiliser les différents programmes de primes et d'incitations qu'elles ont créés pour stimuler le pouvoir d'achat.

Les banquiers centraux ont déclaré qu'ils surveillaient de près les pressions salariales, mais qu'ils ne voyaient pas pour l'instant l'émergence d'une spirale prix-salaires.

La demande de renégociation est apparue alors que les syndicats français ont intensifié leur lutte contre les projets de réforme des retraites de M. Macron lors d'une sixième journée de grève nationale mardi. Le porte-parole d'Airbus a déclaré que les opérations n'étaient pas immédiatement affectées.