par Tim Hepher et Gernot Heller

Grevé par des retards et des dérapages de coûts, le projet doit surmonter l'obstacle de son financement, les Etats ayant refusé de prendre à leur charge l'intégralité de surcoûts estimés à quelque 11 milliards d'euros.

Le développement de l'appareil, que les états-majors veulent déployer sur plusieurs théâtres stratégiques comme celui de l'Afghanistan, était initialement évalué à environ 20 milliards d'euros.

"Nous comprenons que nous serons invités (à une réunion dans la semaine du 18 au 22 janvier). EADS ira avec la volonté de négocier une solution acceptable", a indiqué un porte-parole d'EADS.

Au lendemain d'une réunion organisée à Londres - sans les dirigeants d'EADS -, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a indiqué que les pays clients (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Luxembourg et Turquie) étaient convenus d'une "position commune sur la marche à suivre."

Selon lui, les clients soutiennent toujours le projet mais pas à "n'importe quel prix".

Mardi, les dirigeants d'EADS ont martelé que l'issue des négociations était décisive pour l'avenir du groupe.

DÉNOUEMENT À ISTANBUL?

De son côté, le ministre français de la Défense Hervé Morin a indiqué jeudi ne pas être opposé à l'idée que la France prenne en charge une partie des dépassements de coûts de l'A400M.

Les négociateurs espèrent arriver à un accord fin janvier ou début février lors d'une réunion informelle de l'Otan prévue à Istanbul.

Des sources proches des discussions ont indiqué à Reuters qu'un compromis final pourrait nécessiter l'implication de dirigeants européens, à l'instar du président Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel.

"Les discussions se poursuivent au niveau des ministères. Les Français voudraient que le dossier soit traité au plus haut niveau mais nous n'en sommes pas encore là", a souligné l'une d'entre elles.

Afin de ne pas annoncer de nouvelles dépenses, susceptibles d'être mal interprétées par l'opinion publique à l'heure où les marges budgétaires des gouvernements sont réduites, une des solutions avancées par certaines sources résiderait dans la possibilité d'augmenter le prix unitaire de chaque avion et de produire moins d'unités que prévu.

Certaines sources industrielles ont précisé qu'EADS était disposé à avancer six milliards d'euros dont 2,4 milliards ont déjà été passés en provisions.

Avec la contribution de Matthias Blamont, édité par Dominique Rodriguez et Jean-Michel Bélot