(Actualisé avec la Chine)

par Rosemarie Francisco et Tim Hepher

MANILLE/PARIS, 27 août (Reuters) - Airbus, filiale d'EADS, est sur le point de remporter un commande de 50 appareils émanant de la compagnie aérienne Philippine Airlines (PAL) en dépit du soutien apporté par les autorités américaines à Manille dans un différend diplomatique l'opposant à la Chine, ont indiqué des sources proches du dossier.

Selon d'autres sources, Airbus espère aussi vendre une centaine d'A320 à la Chine à l'occasion d'une visite de la chancelière allemande Angela Merkel cette semaine.

Cette commande, d'un montant potentiel de neuf milliards de dollars, serait la première transaction d'ampleur d'Airbus avec la Chine depuis la suspension de précédents accords d'un montant de 14 milliards de dollars en raison d'un différend entre Bruxelles et Pékin sur le trading des émissions de CO2.

Elle ne signifierait pas toutefois que la question est close. "Il existe déjà un accord cadre pour l'utilisation des lignes de montage existantes de Tianjin, qui doivent à présent être alimentées par des commandes concrètes", a dit une source industrielle à Reuters.

La commande philippine, portant sur une quarantaine d'appareils de la famille des Airbus A320 et sur 10 appareils long courrier de la famille A330, pourrait rapporter quelque sept milliards de dollars (environ 5,5 milliards d'euros) au constructeur aéronautique européen sur la base des prix du catalogue.

Le contrat, qui pourrait être annoncé mardi lors d'une conférence de presse à Manille, devrait néanmoins comprendre d'importants rabais.

Ni Airbus ni Philippine Airlines n'ont souhaité commenter ces informations.

Le patron de Philippine Airlines avait indiqué à Reuters que la compagnie aérienne prendrait bientôt sa décision concernant la commande destinée à renouveler sa flotte d'avions essentiellement composée d'appareils Airbus.

Selon une personne au fait du dossier, il y a eu d'importantes "pressions politiques et commerciales" exercées sur PAL pour qu'elle fasse affaires avec Boeing.

Boeing s'est refusé à tout commentaire sur les négociations.

Selon des sources industrielles, la commande ne sera peut-être pas la seule passée par PAL pour renouveler sa flotte, et Boeing pourrait se rattraper sur les plus longs courriers, alors qu'Airbus dommine le segment des courts et moyens courriers de la flotte philippine. (Avec Andreas Rinke, Matthieu Protard et Wilfrid Exbrayat pour la version française)