Cette décision pourrait permettre à Lockheed Martin de l'emporter, alors que les candidats concourant pour ce contrat ont laissé entendre, ces derniers temps, que les autorités canadiennes voulaient faire pencher la balance en faveur du F-35 du constructeur américain.

Dans un communiqué conjoint avec le ministère britannique de la Défense, qui était censé convaincre Ottawa de s'équiper du Typhoon, Airbus déclare que les exigences de sécurité imposaient un "coût trop important aux plates-formes" et que "les importantes révisions récemment apportées aux exigences de retombées industrielles et technologiques (RIT) ne valorisaient pas suffisamment les engagements fermes compris dans l'offre de Typhoon Canada, alors qu'il s'agissait d'un point majeur".

Le Canada a estimé ce contrat entre 15 et 19 milliards de dollars canadiens (10 à 13 milliards d'euros).

La ministre canadienne des Services publics et de l'Approvisionnement, Carla Qualtrough, a déclaré respecter la décision d'Airbus, ajoutant que le gouvernement d'Ottawa était déterminé à assurer l'équité de l'appel d'offres.

Le Canada essaie sans succès depuis près de dix ans de remplacer sa flotte vieillissante de F-18. En 2010, le gouvernement conservateur de l'époque avait annoncé son intention d'acheter 65 F-35 mais il avait ensuite annulé sa décision.

A leur arrivée au pouvoir en 2015, les libéraux emmenés par Justin Trudeau ont annoncé qu'ils n'achèteraient pas le F-35, jugé trop cher, mais ils ont modéré leur position depuis.

Lockheed Martin s'est refusé à tout commentaire; Boeing et Saab, eux aussi candidats potentiels à l'appel d'offres n'ont pas répondu dans l'immédiat à des demandes de commentaires.

(David Ljunggren, Pascale Denis pour le service français, édité par Marc Angrand)