PARIS (Agefi-Dow Jones)--Airbus a versé des commissions illicites à des intermédiaires afin de remporter des contrats dans plusieurs pays, selon les accusations portées contre le constructeur aéronautique européen et dévoilées vendredi par un procureur français dans le cadre des accords à l'amiable conclus cette semaine avec les autorités en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Airbus a accepté cette semaine de s'acquitter de 3,6 milliards d'euros d'amende pour clore des poursuites pour corruption en France, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Le groupe avait alors précisé qu'il prévoyait de passer une provision du même montant dans ses résultats 2019 pour ce dossier.

Le détail des accusations contre Airbus et les termes de l'accord conclu avec les autorités ont été dévoilés vendredi lors d'une audience publique devant un tribunal français.

Le procureur a souligné que le groupe était soupçonné d'avoir versé des commissions illicites à des intermédiaires en Chine, en Corée du Sud, en Russie, au Japon, en Colombie et dans d'autres pays. Airbus avait révélé l'existence d'une enquête pour corruption voilà environ quatre ans. A l'époque, le groupe avait indiqué avoir lui-même porté l'affaire devant les autorités après la découverte d'irrégularités dans ses demandes de garanties de financements publics.

Dans la foulée de l'audience publique tenue vendredi à Paris, le président du tribunal judiciaire a validé la convention judiciaire d'intérêt public conclue entre Airbus et le Parquet national financier (PNF). L'avionneur va donc payer une amende de 2,08 milliards d'euros en France pour clore les poursuites dont il faisait l'objet.

Les accords conclus le Serious Fraud Office (SFO) britannique et les autorités américaines, pour un montant d'environ 1,51 milliard d'euros, doivent encore entérinés par la justice de chacun des deux pays. L'administration américaine devra aussi valider la procédure, alors que le groupe était également soupçonné d'avoir violé les règles américaines en matière de trafic d'armes.

-Matthew Dalton et Benjamin Katz, The Wall Street Journal,

(Version française et contribution de Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones) ed: ECH

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