Le groupe franco-néerlandais confirme dans une présentation disponible sur son site internet viser pour 2017-2020 une croissance de 2 à 3% de son activité long-courrier, une baisse de plus de 1,5% de ses coûts unitaires, un cash flow libre avant cessions positif, entre 2,0 et 2,5 milliards d'euros d'investissements par an et une réduction de sa dette.

Le numéro deux européen derrière Lufthansa confirme également qu'elle compte démarrer cet hiver sa nouvelle compagnie "Boost", qui vise à exploiter à coûts réduits de 15% à 18% des lignes actuellement déficitaires au lieu de les supprimer ainsi qu'à ouvrir de nouvelles destinations.

La flotte de "Boost" sera limitée à dix Airbus A350, mis en service d'ici l'été 2021 sur les lignes long-courrier visant notamment l'Asie pour concurrencer les compagnies du Golfe, et à 18 A320 et A321 pour le moyen-courrier, ajoute le groupe.

L'action a clôturé en hausse de 2,12% à 9,208 euros, portant son rebond pour 2017 à 78%, après avoir atteint en séance un nouveau plus haut de l'année (9,438 euros), aidé par le relèvement de la recommandation de Kepler Cheuvreux à "conserver" au lieu de "réduire".

LE LANCEMENT DE "BOOST" DÉPENDRA DES PILOTES

Le lancement de "Boost" dépend cependant de la signature d'ici le 1er juin par les pilotes d'Air France d'un projet d'accord. La réunion prévue mercredi prochain du conseil du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire, sera déterminante.

L'accord encadre également les conditions de travail des pilotes d'Air France, mais ne prévoit pas de hausse de leurs rémunérations, au grand dam de leurs syndicats.

Au scepticisme des pilotes s'ajoute le mécontentement des hôtesses et stewards à qui Air France prévoit d'imposer au 1er juin un accord unilatéral de trois ans après l'échec des négociations. Deux syndicats représentatifs ont porté plainte contre la direction devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny. L'audience est prévue le 9 juin, a-t-on dit de source syndicale.

400 MILLIONS D'EUROS DANS LE DIGITAL

Concernant la digitalisation, Air France-KLM compte investir plus de 400 millions d'euros sur la période 2016-18 pour fournir 40.000 tablettes à son personnel en vol et au sol et accroître les contenus personnalisés proposés aux passagers.

Air France-KLM compte utiliser davantage les données sur les préférences de ses passagers pour accroître ses recettes auxiliaires de 200 millions d'euros en 2020 en leur proposant des offres ciblées.

Dans le même esprit, le groupe entend réaliser huit milliards d'euros de ventes de billets sur ses propres sites internet en 2020 contre cinq milliards en 2016.

(Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)