Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales continuent de chuter mercredi, face à la course effrénée des taux d'intérêt obligataires qui atteignent des niveaux inégalés depuis plus de dix ans.

En Europe, les taux d'intérêt des dettes des Etats allemand et français évoluent à des plus hauts depuis 2011, ce qui pousse les indices de Francfort et Paris à des plus bas depuis mars 2023.

Vers 07H40 GMT, Paris perdait 0,24%, Francfort tombait de 0,48% et est brièvement passé sous le seuil des 15'000 points pour la première fois depuis mars 2023. Milan perdait 0,63% et Londres était stable (-0,01%).

Le taux de la dette allemande à dix a dépassé les 3% mercredi pour la première fois depuis le 6 juillet 2011.

Vers 07H40 GMT, il se situait à 3%, contre 2,97% la veille.

En Asie, Tokyo a chuté de 2,28%, à l'issue de sa pire séance depuis le 2 août, et Hong Kong cédait 0,90% dans les derniers échanges. Les Bourses de Chine continentales sont fermées en raison d'un jour férié.

La Bourse de New York a terminé en nette baisse également mardi, échaudée par un indicateur témoignant d'un marché de l'emploi américain toujours vaillant, ce qui a poussé les taux obligataires à de nouveaux sommets.

Les trois principaux indices américains ont perdu plus de 1% mardi et la performance du Dow Jones depuis le début de l'année est désormais négative (-0,44%).

La direction des marchés boursiers est dictée par les taux d'intérêt obligataires depuis une dizaine de jours et le rendement des emprunts américains à 10 ans a été catapulté jusqu'à 4,88% mercredi en début de séance, une première depuis plus de 16 ans. L'équivalent à échéance 30 ans a dépassé la barre des 5%, au plus haut depuis 2007.

"La forte hausse des taux à long terme par rapport aux taux à court terme suggère que les investisseurs pensent que les taux d'intérêt américains sont susceptibles de rester élevés plus longtemps en raison de la résilience continue de l'économie américaine", commente Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Un marché de l'emploi solide inquiète les marchés car il est susceptible de créer de nouvelles pressions inflationnistes et "la Réserve fédérale (Fed) va, non seulement, maintenir les taux d'intérêt à un niveau plus élevé pendant plus longtemps, mais également être obligée de les relever davantage", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Novartis sans Sandoz

L'action du laboratoire suisse Sandoz valait 24,78 francs suisses suisses à la Bourse de Zurich vers 07H40 GMT, contre 24 francs suisses suisses à l'ouverture de la séance. Novartis perdait pour sa part de 3,48% après l'entrée en Bourse de Sandoz, qui lui permet de se séparer de cette filiale spécialisée dans les médicaments génériques.

Air France-KLM investit dans SAS

Air France-KLM (-1,32% à Paris) a annoncé mardi avoir été retenu au sein d'un consortium pour acquérir jusqu'à 19,9% de la compagnie aérienne scandinave en difficulté SAS, un investissement de 144,5 millions de dollars.

L'action SAS chutait de 83% à Stockholm, les actionnaires actuels s'inquiétant de perdre leur investissement .

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole reculent légèrement vers 07H35 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre perdait 0,73% à 90,26 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, cédait 0,61% à 88,68 dollars.

Sur le marché des changes, le yen s'échangeait à 148,829 yens pour un dollar, en hausse de 0,13% après avoir grimpé jusqu'à 150,16 yens mardi.

Le vice-ministre japonais des Finances Masato Kanda s'est refusé mercredi à tout commentaire sur le sujet, se contentant de répéter la doctrine nippone en la matière: les fluctuations excessives sur le marché des changes ne sont pas souhaitables et Tokyo n'exclut aucune option pour y faire face.

De son côté, l'euro grappillait 0,07% par rapport au dollar à 1,0474 dollar.

Le bitcoin était stable à 27'409 dollars.

afp/jh