Wall Street devrait reculer encore lundi à l'ouverture, l'espoir d'une action coordonnée des banques centrales pour atténuer les conséquences de l'épidémie de coronavirus sur l'économie mondiale ne suffisant pas à rassurer les investisseurs.

Les contrats à terme se sont retournés à la baisse pour signaler un repli de 0,4% pour le Dow Jones, de 1,5% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,86% pour le Nasdaq Composite.

Comme les marchés européens, Wall Street vient de vivre sa pire semaine depuis la crise financière, avec notamment un repli de 13% pour le S&P-500 par rapport à son record absolu du 19 février.

En Europe, où l'indice large Stoxx 600 a perdu plus de 12% la semaine dernière, les indices ont ouvert nettement dans le vert mais la tendance s'est modifiée à la mi-séance. À Paris, le CAC 40 perd 2,1% à 5.198,49 vers 12h00 GMT. À Francfort, le Dax cède 2,07% et à Londres, le FTSE recule de 0,42%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 1,09%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 2,09% et le Stoxx 600 de 1,75%.

Les interventions de plusieurs banquiers centraux, notamment celle de Jerome Powell vendredi soir, ont alimenté les anticipations de nouvelles mesures de soutien monétaire face à la propagation du coronavirus.

Mais le rebond, observé dans la matinée en Asie, n'a pas fait long feu. L'abaissement par l'OCDE de sa prévision de croissance de l'économie mondiale cette année, à 2,4% contre 2,9% attendu en novembre, en raison de l'impact probable du coronavirus, a contribué à refroidir le fragile enthousiasme des investisseurs.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Tous les indices sectoriels européens avaient ouvert en hausse mais la situation change à mi-séance avec notamment un repli de 4,38% pour le compartiment des transports et des loisirs, très exposé à la Chine et au risque sanitaire.

L'action Air France-KLM, qui a perdu plus de 20% la semaine dernière, recule de 9,64%, l'une des plus fortes baisses du Stoxx 600.

Le repli le plus marqué de cet indice est pour l'opérateur de satellites SES, qui chute de 24,39% après avoir abaissé ses prévisions d'Ebitda et de chiffre d'affaires pour 2020 face au ralentissement attendu dans ses divisions vidéo et réseaux.

Du côté du CAC, la plus fortes baisse est pour PSA, qui cède autour de 4%.

Contre la tendance à Paris, Schneider Electric gagne 0,13% après la nomination de Hilary Maxson au poste de directrice financière et le relèvement de recommandation de Morgan Stanley à "surpondérer".

TAUX

Signe de la prudence toujours de mise, le rendement des Treasuries à dix ans recule encore de près de sept points de base, à 1,059%, non loin d'un nouveau plus bas historique à 1,03% touché dans les échanges en Asie.

Il a perdu près de 40 points de base en une semaine, l'aversion au risque poussant les investisseurs vers les actifs jugés les plus sûrs.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans perd cinq points de base à -0,66%, après un plus bas depuis septembre 2019, -0,667%.

CHANGES

La perspective d'une baisse de taux aux Etats-Unis pèse sur le dollar qui perd plus de 0,5%, à un plus bas d'un mois, face à un panier de devises internationales.

L'euro passe au-dessus de 1,11, un plus haut depuis la fin janvier, et le yen monte encore après avoir gagné 3,6% la semaine dernière, sa plus forte hausse hebdomadaire depuis juin 2016.

PÉTROLE

Les cours du pétrole réduisent leurs gains mais montent encore, soutenus par les espoirs d'une réduction plus importante de la production par les pays membres de l'Opep et de mesures de relance des banques centrales.

Le baril de Brent, qui a touché lundi un plus bas depuis juillet 2017 à 48,40 dollars, gagne 1,4% à 50,37 dollars le baril.

Le baril de brut léger américain se traite autour de 45,29 dollars, après un creux de 14 mois à 43,32 dollars.

(édité par Blandine Hénault)

par Patrick Vignal