* Trois autres jours de grève déjà prévus les 7, 10 et 11 avril

* Les 18, 23 et 24 avril coïncident avec les grèves à la SNCF

* La direction maintient sa proposition initiale

* (Actualisé avec réaction d'Air France)

PARIS, 4 avril (Reuters) - L'intersyndicale d'Air France a annoncé mercredi quatre journées supplémentaires de grève les 17, 18, 23 et 24 avril, intensifiant son bras de fer avec la direction parallèlement à la longue série de grèves prévues à la SNCF.

Les dix syndicats de la compagnie aérienne, tous métiers confondus, appellent déjà à la grève les 7, 10 et 11 avril pour pousser la direction à ouvrir des négociations sur leur revendication d'une hausse de 6% des salaires.

Sur les sept journées de grève à venir, les trois dernières coïncideront avec les arrêts de travail de deux jours sur cinq prévus jusqu'à fin juin à la SNCF.

"Quelle cohérence économique y a-t-il à préférer dilapider des centaines de millions d'euros en conflit social plutôt que de reconnaître qu'après six années de blocage, la demande des salariés est légitime ?", écrit dans un tract l'intersyndicale, à l'issue d'une nouvelle rencontre infructueuse avec la direction.

Dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, Franck Terner, le directeur général d'Air France, a chiffré fin mars le coût de chaque journée de grève à 20-25 millions d'euros pour la compagnie.

Air France, qui a déjà fait face à quatre journées de grève depuis un mois et demi, réaffirme sa proposition formulée mi-mars : un mécanisme d'ajustement salarial pour les personnels dont le salaire individuel aurait augmenté moins vite que l'inflation entre 2011 et 2017.

"Depuis 2011, l'ensemble de l'entreprise s'est mobilisé pour réduire les coûts et ainsi retrouver des marges de manoeuvre, réduire les pertes et éviter l'attrition", explique la compagnie dans une déclaration transmise à Reuters.

"La revendication de 6% d'augmentation des salaires formulée par l'intersyndicale reviendrait à annuler ces efforts et à revenir en arrière en matière de coûts et de rentabilité", ajoute la compagnie.

Air France réaffirme aussi sa volonté de négocier "dans un cadre équilibré" pour maintenir sa trajectoire.

"La direction persiste dans un affichage dogmatique qui révèle un mépris et une provocation", a dit à Reuters Sophie Gorins, secrétaire générale du SNPNC, accusant aussi Air France de chercher à diviser les différentes catégories professionnelles.

Air France a prévu de tenir jeudi une nouvelle réunion avec les seuls syndicats de pilotes qui réclament une hausse supplémentaire d'environ 4,7% de leurs salaires dans leur cadre de mesures sur leurs propres conditions de travail, soit 10,7% au total.

Les dix organisations de l'intersyndicale sont FO, SNPNC, CGT, Unsa, Spaf, SNPL, Alter, SUD, CFTC et SNGAF. (Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot et Myriam Rivet)