L'activité d'ADP toujours dans le marasme avec la persistance de la crise
Le 28 avril 2021 à 09:20
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Paris (awp/afp) - Le gestionnaire d'aéroports Groupe ADP a vu son chiffre d'affaires plonger de 48% au premier trimestre 2021, à 474 millions d'euros, sous l'effet d'un trafic aérien et d'activités commerciales qui y sont liées toujours en berne.
Affecté par les restrictions de déplacements internationaux, le groupe a vu son trafic chuter de 60,2%, à 24,9 millions de passagers, par rapport au trois premiers mois de 2020, quand l'impact de la crise due au coronavirus commençait à se faire sentir. Il ne représentait qu'un tiers du trafic sur cette période en 2019.
Ses plateformes parisiennes de Roissy-Charles de Gaulle et d'Orly n'ont accueilli que 4,7 millions de passagers, soit 75,1% de moins que l'an passé - le confinement en France avait débuté le 17 mars 2020 - et moins de 20% du trafic de 2019.
L'entreprise s'adapte aux évolutions du trafic en ouvrant ou fermant des terminaux selon les besoins et a conclu un accord de rupture conventionnelle collective fixant à 1150 le nombre maximum de départs volontaires - dont 700 ne seront pas remplacés - et permettant d'éviter des départs contraints.
A Roissy et Orly, le chiffre d'affaires des activités aéronautiques, provenant de redevances liées au trafic des avions et des passagers, accuse donc une baisse de 52,5%, à 179 millions d'euros. Les activités commerciales et des services (boutiques, restaurants, loueurs de voitures...) plongent de 54,5% à 135 millions.
Le chiffre d'affaires par passager dans les boutiques en zone d'embarquement est en revanche en hausse de 31%, cela "confirme la solidité du modèle d'affaires des commerces sur les plateformes franciliennes", estime le PDG Augustin de Romanet, cité dans le communiqué.
Sur ses plateformes internationales, Groupe ADP pourrait notamment être tenu de soutenir la société exploitant l'aéroport d'Amman par un prêt d'actionnaire et des opérations de refinancement ou d'augmentation de capital sont en cours dans plusieurs concessions du groupe turc TAV Airports, dont ADP détient 46,4% des parts.
Avec 3,3 milliards d'euros de trésorerie, le groupe ne prévoit pas de difficultés de financement à court terme.
Sur ses aéroports parisiens, ADP continue de prévoir pour 2021 entre 35% et 45% du trafic par rapport en 2019 mais, avec les restrictions de circulation décidées début avril, "nous sommes dans le bas de la fourchette", a estimé le directeur financier Philippe Pascal lors d'une conférence téléphonique.
Au niveau du groupe, il maintient sa prévision d'un trafic compris entre 45% et 55% de celui de 2019.
Aéroports de Paris développe et gère des aéroports, dont Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget. En 2023, le groupe a accueilli environ 99,7 millions de passagers à Paris-CDG et Paris-Orly, et environ 326,7 millions de passagers à l'étranger. Bénéficiant d'une situation géographique exceptionnelle et d'une zone de chalandise importante, Aéroports de Paris poursuit sa stratégie d'adaptation et de modernisation de ses terminaux, d'amélioration de la qualité des services et de développement des commerces et de l'immobilier. Le CA par activité se répartit comme suit :
- prestations de services aéroportuaires (32,9%) : gestion du trafic aérien, gestion des transports intermodaux et des terminaux, installation des infrastructures aéroportuaires, enregistrement et transfert des passagers, traitement des bagages, manutention des avions (nettoyage, guidage, assistance au placement et au démarrage, chargement et déchargement des aéronefs), etc. ;
- exploitation d'espaces commerciaux et de services (30,5%) : magasins, restaurants, banques, bureaux de change, etc. ;
- gestion immobilière (5,4%) : location de terrains et d'actifs immobiliers d'entreprise (commerces, bureaux, hôtels, bâtiments logistiques, etc.) ;
- autres (31,2%) : notamment gestion des aéroports à l'international, prestations d'ingénierie aéroportuaire, de télécommunications spécialisées, etc.