Ce n’est pas la première fois que Yannick Bolloré et ses équipes font la démonstration de leur obstination face aux velléités expansionnistes de la concurrence. En avril 2010 déjà, Bolloré Média, filiale du groupe de Vincent Bolloré, avait revu la diffusion de Direct Matin à la hausse, histoire d’améliorer ses chiffres d’audience.

Suite à la décision récente de 20 Minutes d’étendre sa zone de couverture sur une vingtaine de villes supplémentaires à compter du printemps prochain, la réaction de Yannick Bolloré ne s’est pas faite attendre.

Alors que 20 Minutes s’apprête à diffuser environ 150 000 exemplaires de plus et espère faire grimper son audience à 3,5 millions de fidèles lecteurs, Direct Matin entend bien riposter. De 800 000 exemplaires actuellement, le quotidien gratuit du matin pourrait atteindre le million d’exemplaires dans les mois à venir.

« Notre objectif pour 2011 est d’être le leader de la presse quotidienne, en terme de diffusion », a précisé Jean-Christophe Thiery dans un entretien accordé au journal Les Echos. Pour ce faire le président de Bolloré Média compte lui aussi distribuer son journal dans plusieurs nouvelles villes de l’hexagone.

La guerre que se livrent les principaux intervenants du secteur semble donc loin d’être finie. D’autant plus que Métro, numéro trois avec un peu moins de 750 000 exemplaires distribués, a prévu lui aussi d’accroître sa diffusion.

Reste à savoir si les intervenants concernés auront longtemps les moyens de leurs ambitions de croissance et de leadership. Car à l’instar de Direct Matin, qui dépense près de 35 millions d’euros par an pour 25 millions de chiffre d’affaires, le marché de la presse payante n’a pas encore fait totalement la preuve durable de sa rentabilité.