Ted Turner voit la main (verte) de Dieu derrière les catastrophes écologiques
Dieu est-il vert ? C'est en tout cas ce que semble croire le mogul Ted Turner, qui considère pourtant qu'il n'est "pas très religieux" – avant son mariage avec Jane Fonda, qui lui aurait fait découvrir la foi, il avait qualifié le christianisme de "religion pour losers"... Face à la catastrophe écologique causée par la plate-forme de BP dans le golfe du Mexique, Teddy devient métaphysique : "ce pourrait bien être l'œuvre de Dieu... qui nous enverrait un message".
Et ce chemin est pavé d'énergie éolienne, solaire et... nucléaire. Car quand la – très – charmante Poppy Harlow, de CNN, lui demande s'il est un défenseur de l'atome, il répond par l'affirmative et argumente : "Avec le charbon, tu sais que tu vas te faire tuer. Avec le nucléaire, tu sais qu'il y a une chance que tu te fasses tuer. C'est pour ça que je préfère le nucléaire". Un peu morbide, mais cohérent...
Dans sa démarche écolo, Ted Turner est en accord avec lui-même. Le plus important propriétaire foncier privé des États-Unis préserve depuis longtemps, dans ses ranchs, les principales espèces menacées du continent nord-américain, avec des hordes de bisons ou des élevages de chiens de praire à queues noirs.
"Personne ne me sauvera jamais"
Si la presse a surtout retenu l'étonnante "théologie verte" de Ted Turner, l'homme a abordé d'autres sujets assez intéressants durant cette interview. Il a eu des mots plutôt rudes sur les plans de sauvetage mis en place par le gouvernement pour sortir de l'ornière les grandes compagnies du pays. "Je n'aime pas qu'on "sauve" les riches, surtout quand les pauvres – ou les petites entreprises – n'ont personne pour les sauver".
Et pour "la Bouche du Sud", comme on le surnomme parfois, les relations entre Washington, Wall Street et le monde des affaires doivent être totalement revues, car "ni Washington, ni Wall Street ne peuvent sauver les entreprises, alors nous devons travailler ensemble et nous sauver nous-mêmes".
Enfin, Ted Turner se déclare parfaitement heureux du travail effectué par sa Fondation pour les Nations Unies. L'ONU doit avant tout chercher à mettre fin aux conflits dans le monde, et l'Organisation y arrive plutôt bien, selon Turner.
Mais, interrogé sur les deux guerres dans lesquelles les USA sont engagés, Ted Turner admet que l'administration Obama a du pain sur la planche : "il est toujours bien plus facile de commencer une guerre que d'y mettre fin".