Et ce message est simple : Dieu demande à l'homme d'arrêter de fouiller les profondeurs de ses mers pour y trouver du pétrole. Selon Ted Turner, l'Éternel nous demande également d'arrêter de détruire ses montagnes pour y extraire du charbon. Les catastrophes minières de Virginie et de Chine sont là pour illustrer la volonté divine et nous indiquent le chemin à suivre.

Et ce chemin est pavé d'énergie éolienne, solaire et... nucléaire. Car quand la – très – charmante Poppy Harlow, de CNN, lui demande s'il est un défenseur de l'atome, il répond par l'affirmative et argumente : "Avec le charbon, tu sais que tu vas te faire tuer. Avec le nucléaire, tu sais qu'il y a une chance que tu te fasses tuer. C'est pour ça que je préfère le nucléaire". Un peu morbide, mais cohérent...

Dans sa démarche écolo, Ted Turner est en accord avec lui-même. Le plus important propriétaire foncier privé des États-Unis préserve depuis longtemps, dans ses ranchs, les principales espèces menacées du continent nord-américain, avec des hordes de bisons ou des élevages de chiens de praire à queues noirs.

"Personne ne me sauvera jamais"
Si la presse a surtout retenu l'étonnante "théologie verte" de Ted Turner, l'homme a abordé d'autres sujets assez intéressants durant cette interview. Il a eu des mots plutôt rudes sur les plans de sauvetage mis en place par le gouvernement pour sortir de l'ornière les grandes compagnies du pays. "Je n'aime pas qu'on "sauve" les riches, surtout quand les pauvres – ou les petites entreprises – n'ont personne pour les sauver".

Et pour "la Bouche du Sud", comme on le surnomme parfois, les relations entre Washington, Wall Street et le monde des affaires doivent être totalement revues, car "ni Washington, ni Wall Street ne peuvent sauver les entreprises, alors nous devons travailler ensemble et nous sauver nous-mêmes".

Enfin, Ted Turner se déclare parfaitement heureux du travail effectué par sa Fondation pour les Nations Unies. L'ONU doit avant tout chercher à mettre fin aux conflits dans le monde, et l'Organisation y arrive plutôt bien, selon Turner.

Mais, interrogé sur les deux guerres dans lesquelles les USA sont engagés, Ted Turner admet que l'administration Obama a du pain sur la planche : "il est toujours bien plus facile de commencer une guerre que d'y mettre fin".