En préambule au salon mondial des jeux vidéos, l'Electronic Entertainment Expo, la firme de Steve Ballmer a présenté à la presse sa nouvelle petite merveille. Branché sur une Xbox 360, le Kinect permet de jouer sans manette, en dirigeant le jeu uniquement part les mouvements du corps, grâce à des détecteurs et au son de la voix via un système de reconnaissance vocale. Disponible en France dès novembre prochain.

Avec des jeux pour jeunes enfants, des jeux de sport ou des simulations de fitness, la cible du groupe de Redmond est claire : la famille, et chacun de ses membres. Sur l'estrade de présentation, d'ailleurs, les femmes avaient la part belle. Car Microsoft a les yeux rivés sur le leader des jeux vidéos, l'indétrônable Nintendo et sa Wii, qui a su contourner les "gamers" pour envahir la cellule familiale.

Avec plus de 71 millions d'exemplaires vendus, la Wii est loin devant la Xbox (40 millions) qui se fait de plus courser par la Play Station de Sony (35 millions). Le temps pressait pour Microsoft, Sony étant sur le point de dévoiler sa nouvelle petite merveille, la PS3 Move. Autant vous dire que, depuis la présentation de Kinect, lundi denier, le Web palpite et s'enflamme, avec des commentaires et des analyses qui partent un peu dans tous les sens.

Pour John C Dvorak, du site américain PCMagazine, le bijou technologique de Microsoft... est voué à l'échec. En premier lieu, explique-t-il, pratiquer un jeu vidéo est une activité fondamentalement sédentaire et il lui semble peu probable que les amateurs de frissons cathodiques soient partants pour faire des sauts de cabris dans leurs salons.

Mais au-delà de ces critiques assez discutables, la véritable question réside dans la viabilité commerciale du Kinect. La Xbox coûte déjà 200 à 300 dollars alors que la Wii se vend pour seulement 200 dollars avec la Wiimot et la suite de jeux sportifs de Nintendo.

Steve Ballmer a donné comme objectif premier à sa division de jeux vidéos d'arrêter de subir des pertes. Kinect sera peut-être le moyen d'y parvenir, même si le Web est pour le moment assez dur avec le géant de Redmond. Mais ce n'est ni la première fois - ni sûrement la dernière - que Microsoft doit affronter les sarcasmes en tout genre.