Pour le groupe Tata, 2009 aura été marquée par le rachat des deux fleurons britanniques, Jaguar et Land Rover. « Ces acquisitions ont été importantes d'un point de vue stratégique et tactique. Tata Motors, par exemple, est devenu le premier constructeur automobile de l'Inde ». Avec le recul, Ratan Tata ne pense pas avoir payé Jaguar et Land Rover trop cher, tout juste reconnait-il « un timing malheureux » alors que les ventes d'automobiles se sont effondrées cette année.

L'année écoulée restera surtout celle du lancement de la voiture la moins chère du monde. « Je suis vraiment fier d'une chose : si nous n'avions pas lancé la Nano, il n'y aurait pas eu cet engouement pour les voitures à bas prix ». Il annonce dans la foulée que ses équipes réfléchissent à une version européenne pour 2011. Baptisée Europa, son prix devrait se situer entre 5 000 et 6 000 euros.

La Chine va rester « l'usine du monde »
Interrogé sur la sortie de crise, il perçoit « quelques signes d'amélioration en Amérique du Nord », mais estime que le redémarrage sera « plus lent » en Europe car « le ralentissement de la croissance va probablement se traduire par la montée d'un protectionnisme rampant ».

Un peu plus d'un an après la chute de Lehman Brothers et quelques jours après les déboires de Dubaï World, l'homme d'affaires indien joue la prudence. « L'accès aux liquidités ne sera plus jamais le même. L'argent facile ne sera plus d'actualité. Le nouvel ordre sera marqué par une consommation plus faible et une croissance plus modérée ».