« Nous nous sommes toujours efforcés de maintenir en place l'équipe de gestion des sociétés que nous achetons », expliquait récemment Ratan Tata, cité par Canoe.ca. « Nous sommes particulièrement fiers de notre habileté à susciter la collaboration des équipes de gestion », ajoutait l'ancien étudiant en architecture, élu businessman de l'année en 2005 par le magazine Forbes.

La méthode douce est d'ailleurs reconnue. « Apparemment, les mœurs d'entreprises indiennes consistent à ne pas tout chambouler lors d'une prise de contrôle », note Gene Donnelly, associé directeur mondial en conseil et fiscalité chez Pricewaterhouse-Coopers à New York, cité par la même source.

Ratan Tata, acquéreur international le plus actif d'Inde, a testé sa recette dès 2000 en rachetant le fleuron britannique du thé Tetley Tea. Ce fut l'une des premières acquisitions internationales d'envergure mettant en jeu une société indienne, Tata Tea. A ce jour, aucun administrateur ou dirigeant de Teley n'a été remercié. Tata Tea est devenu leader mondial.

Le successeur du charismatique Jehangir Tata, fondateur d'Air India, a réussi depuis 1991 à se forger une vraie légitimité. A ses débuts, fortement contesté, Ratan Tata qui n'est propriétaire que de 1% du groupe a su réorganiser les 80 sociétés de son conglomérat en sept secteurs et surtout imposé une méthode.

Le savoir faire, la technologie et les réseaux de distribution de ses acquisitions sont des profits en soi. Il ne se préoccupe pas des pertes possibles à court terme. Plus que du bénéfice, Tata espère apprendre à mieux orchestrer sa propre expansion sur le marché de l'automobile mondial. Il s'agit de convertir la croissance domestique rapide en présence internationale. Vivement Jaguar et Land Rover à la sauce indienne !