Les classes moyennes Indiennes étaient enthousiastes : elles allaient enfin pouvoir troquer leurs dangereux et peu confortables deux roues pour un moyen de transport digne de ce nom et pour un prix ô combien attractif.

Commercialisée autour de 100 000 roupies, la Tata Nano du milliardaire Indien révolutionnait le monde de l'automobile en se positionnant comme le véhicule le plus accessible au monde. Depuis juillet 2009, près de 30 000 exemplaires ont d'ores et déjà été achetés au prix annoncé. Et Ratan Tata a promis juré que les 70 000 suivants seraient cédés au montant convenu initialement.

Mais ce départ sur les chapeaux de roue pourrait être freiné non seulement par la hausse des matières premières nécessaires à sa fabrication, mais aussi par l'augmentation des coûts de la main d'œuvre et la mise en place de nouvelles taxes locales. Des signes d'amélioration de l'économie ont commencé à se faire sentir ; ils ont contribué à faire grimper la demande et donc le prix des matières premières.

Ainsi, par exemple, depuis le printemps 2009, le coût moyen de l'acier a fait un bond de 25%. En hausse également, les pneumatiques ou les équipements automobiles ne simplifient pas les choses.

Ces indicateurs tendent à penser qu'une augmentation de la « voiture du peuple » est inévitable. Les 100 000 premières unités produites devraient être commercialisées au prix fixé il y a un an ; il est en revanche probable que la seconde vague de fabrication subisse une réévaluation.

L'automobile la moins chère de la planète pourrait alors dépasser les 2 000 euros pour la version de base et même atteindre 3 200 euros pour le modèle haut de gamme. Cette réduction de l'écart de prix séparant la Tata Nano de ses concurrentes ont toutes les chances de satisfaire ces dernières. Car à l'instar de Renault-Nissan-Bajaj ou de Toyota, les constructeurs s'organisent et s'apprêtent à commercialiser leurs modèles « low cost ».

La partie n'est pas encore finie pour Ratan Tata.