Le molybdène est essentiel à la fabrication d'aciers spéciaux, plus résistants à la chaleur, qui entrent dans la conception des moteurs d'automobiles ou des fuselages de missiles. SMR produit à elle toute seule 6% de l'offre mondiale.

Ouverte dès la semaine prochaine aux investisseurs institutionnels, avant d'être élargie aux particuliers, l'introduction en Bourse est susceptible de rapporter 200 millions de dollars à Oleg Deripaska.

Mais les banques en charge de l'opération - la banque d'investissement de Bank of China, Deutsche Bank, et le russe Renaissance Capital - risquent d'avoir fort à faire pour convaincre les investisseurs chinois. SMR semble être une affaire saine, sur un segment très ciblé, mais pas forcément très "sexy". Le marché du molybdène ne donne effectivement pas lieu à une littérature très abondante dans les salles de marché.

Mais surtout, les banques devront convaincre que SMR ne suivra pas le chemin pavé d'épines de Rusal. Depuis son entrée fracassante sur la place financière chinoise, la firme de Deripaska s'est rabougrie de 20%...

Les titres russes à la peine
SMR pourra toujours avancer des arguments convaincants, avec notamment sa participation dans Buka Mining, une mine de Mongolie qui extrait de l'or, de l'argent et du cuivre. Mais il n'est clairement pas sûr que cela suffise à rassurer les traders chinois.

Quoi qu'il en soit, la mise sur le marché de SMR sera probablement scrutée à la loupe par de nombreux acteurs. D'ici la fin 2012, cinq grandes compagnies russes devraient faire leurs premiers pas sur la Bourse chinoise.

Après la déconvenue de Rusal, une seconde opération perdante serait assez mal accueillie, on s'en doute. D'autant que la plus vieille banque d'investissement russe, Troika Dialog, vient de rendre publique une étude montrant que, sur les dix dernières années, les ventes de titres de compagnies russes s'étaient avérées "lamentables" pour les investisseurs...