Quand on est investisseur c’est un chiffre qui fait rêver. Chris Mayer, éditorialiste financier, s’est récemment penché sur ces quelques centaines de sociétés au parcours boursier exceptionnel et sur les ingrédients de leur épopée boursière.
Premier enseignement : le timing de marché ou d’investissement n’est pas le facteur clef de succès. Ainsi, il vaut mieux passer du temps à trouver une affaire qui peut croître de 35 % par an pendant 15 ans que de prévoir le prochain « bear market »!
Deuxième enseignement : c’est la capacité à garder le titre sur le long terme, à se défier des prises de profit, des corrections boursières, en un mot à rester investi dans l’entreprise, qui fait la différence. Les coupons reçus sont plus du quart de la performance boursière.

Troisième enseignement : la performance de l’entreprise est une alchimie entre la qualité du management et celle des équipes. Les produits vendus par l’entreprise doivent disposer d’une « franchise » de fabrication, de distribution et d’un vrai avantage compétitif durable reconnus par les clients.

Si Hermès a délivré près de 50 fois la mise en 22 ans de cotation, et Zodiac 22 fois, certaines sociétés nord-américaines ont fait encore mieux. Ainsi, Teledyne, spécialiste dans les instruments de contrôle avec à sa tête Henry Singleton, a multiplié la valeur de son cours par 180 en 25 ans. Tom Murray de Capital Cities-ABC, a permis à son principal investisseur, Warren Buffett de multiplier sa mise par 204 en 32 ans. Quant à John Malone de TCI, ses investisseurs ont fait 900 fois la mise depuis son introduction en bourse il y a 34 ans.

Trois points communs pour ces entrepreneurs :

• Une allocation de capital extrêmement judicieuse qui arbitre fréquemment entre la croissance externe et le rachat de leurs propres titres;

• Des métiers où ils ont pu exercer un quasi monopole à terme à cause de l’importance de leur part de marché comme John Malone dans le câble ou Teledyne dans les instruments de mesure ;

• Des produits qui sont facturés de deux manières. A l’installation puis sous forme d’abonnement et de maintenance avec des cash-flows très prévisibles.

Et si, comme disait Fischer, les marchés étaient remplis de gens qui connaissent le prix de tout mais ignorent la valeur des choses...

 

Par Olivier Combastet, Président Directeur Général de PERGAM