Même pas mal ! Entre mi-février et mi-octobre, la fortune personnelle de Carlos Slim s’est amincie de 11 milliards de dollars. Aussi vertigineuse soit-elle, la chute ne l’a pourtant pas déchu de son titre d’homme le plus riche du monde. Avec un patrimoine estimé à 63,3 milliards de dollars par Forbes, il reste une encablure devant Bill Gates (60 milliards).

En seulement 8 mois, le milliardaire mexicain a tout de même dû concéder une perte impressionnante, essentiellement due à l’effritement boursier de sa principale compagnie, America Movil. Le groupe de télécoms, présent sur toute l’Amérique du Sud, a vu son cours reculer de 17%, sur la période, à Wall Street. Et America Movil représente 62% de la fortune de la famille Slim. Certes, le ralentissement global des marchés a joué, mais ce n’est pas tout.

Trilogie fatale pour America Movil
L’opérateur a subi, coup sur coup, trois mésaventures ravageuses. Tout d’abord, America Movil s’est vu infliger la plus lourde amende jamais prononcée par l’Autorité mexicaine de la concurrence : 1 milliard de dollars. Telcel, la filiale sans fil du conglomérat, était ainsi sanctionnée pour avoir appliqué des frais excessifs sur l’accès à son réseau mobile. Le groupe a fait appel de la décision, mais l’amende fut du plus mauvais effet sur le cours boursier.

Ensuite, America Movil a vu renaître un concurrent de poids sur son marché domestique. Le groupe de télévision Grupo Televisa a dépensé 1,6 milliard de dollars pour reprendre l’opérateur Iusacel, alors au bord de la faillite. Là encore, les effets ne sont pas immédiats. Mais la menace pèse sur les futurs résultats de Telcel.

Enfin le régulateur des télécoms mexicain a baissé sensiblement les « coûts de terminaison mobile », facturés par les opérateurs pour prendre en charge les appels venant des utilisateurs des autres réseaux. Le prix par appel passe de 0,95 à 0,35 pesos, un manque-à-gagner qui touche tous les opérateurs et profitera au consommateur mexicain.

Outre les déboires de son groupe de télécoms, qui lui ont coûté plus de 7,5 milliards de dollars, Carlos Slim a subi le repli de ses autres filiales, notamment Grupo Financiero Inbursa et Minera Frisco. Last but not least, les avoirs du milliardaire ont été automatiquement dévalorisés par la chute du peso face au dollar, soldant une année décidément difficile pour le milliardaire.