Alexander Vik aurait oublié d'être solidaire
Deutsche Bank a déposé une plainte devant la Haute Cour de Londres à l'encontre de Sebastian Holdings, le fonds d'investissement du milliardaire norvégien Alexander Vik. La banque allemande entend récupérer 246 millions de dollars de pertes concédées sur le marché des devises en pleine crise financière, en octobre dernier. Au-delà d'Alexander Vik, la plainte met également en cause Klaus Said, ancien responsable des transactions internationales chez JP Morgan et Credit Suisse.

Les récriminations de Deutsche Bank portent sur l'acquisition, par Alexander Vik, de 1,5 milliard de couronnes norvégiennes, le 10 octobre, alors que les marchés étaient en pleine effervescence, peut après l'annonce de la mise en faillite de Lehman Brothers.

Selon Deutsche Bank, M. Vik ne se serait pas acquitté de l'ensemble des sommes dues solidairement avec la banque face aux risques de change. Constatant le défaut de paiement du milliardaire norvégien, l'établissement allemand aurait alors décidé de clore les transactions sur le compte de M. Vik et la procédure actuelle vise à faire payer par Sebastian Holdings le solde des sommes dues, soit 246 millions de dollars sur un total de 633 millions.

Offensives à la hussarde
Alexander Vik est bien connu des milieux d'affaires français depuis sa tentative infructueuse pour obtenir le démantèlement de Vivendi, une offensive pour laquelle il avait obtenu le soutien de ... Deutsche Bank. M. Vik est connu comme un activiste assidu et persistant. Il fut le pivot d'un psychodrame au sein du directoire de Vivendi, cherchant à s'attirer toutes les alliances possibles pour démanteler le groupe et retirer de juteuses plus-values financières lors d'une revente par appartements.

Les premières armes d'Alexander Vik ont eu lieu à la fin des années 1990. Il fonde alors Xcelera, une société d'investissement - basée dans les îles Caïman - spécialisée dans les valeurs du Web. Les espoirs fous qui naquirent alors de la Toile portèrent la valeur boursière de l'entreprise jusqu'à 10 milliards de dollars... avant un effondrement tout aussi magistral que fut son ascension lors de l'éclatement de la bulle Internet.