FRANCFORT, 28 janvier (Reuters) - L'inflation dans la zone euro sera cette année inférieure aux prévisions actuelles et les prix à la consommation pourraient même reculer au printemps, a déclaré jeudi Jens Weidmann, président de la Bundesbank, sans pour autant exhorter la Banque centrale européenne (BCE) à agir dans l'immédiat face à cette situation.

Celui qui est également membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a dit : "Les prévisions d'inflation pour cette année doivent être significativement revues à la baisse".

Les propos de Jens Weidmann ravivent les craintes d'une déflation dans la zone euro, qui avaient notamment conduit la BCE, en mars 2015, à mettre en oeuvre un programme, toujours en cours, d'assouplissement quantitatif.

Une situation de déflation, une spirale où les consommateurs reportent leurs achats dans l'espoir de voir les prix baisser encore davantage, peut étouffer une économie, à l'image de ce qu'a longtemps connu le Japon.

Jens Weidmann, généralement opposé à toute mesure s'écartant de l'orthodoxie monétaire, ne presse pas pour autant la BCE, dont les taux d'intérêt sont à un plus bas record, à agir tout de suite.

"Nous ne devons pas regarder ces prix à la consommation tel un lapin ébloui par les phares d'une voiture quand il s'agit d'évaluer les risques pesant sur les prix (...)", a-t-il dit.

Le président de la Bundesbank ne semble ainsi pas en faveur d'un nouvel assouplissement monétaire lors de la prochaine réunion de la BCE en mars alors que Mario Draghi, président de l'institut d'émission, a laissé entendre qu'une telle décision n'était pas exclue. (John O'Donnell et Balasz Koranyi, Benoit Van Overstraeten pour le service français)