DUBAI, 28 octobre (Reuters) - Le président iranien Hassan Rohani a déclaré samedi que les Etats-Unis s'étaient isolés de leurs alliés en décidant de rétablir les sanctions économiques contre Téhéran, alors qu'un nouveau train de sanctions américaines ciblant le secteur pétrolier iranien doit entrer en vigueur le 4 novembre.

Depuis que le président américain Donald Trump a dénoncé en mai dernier l'accord de Vienne conclu en 2015 sur le nucléaire iranien (JCPOA) et annoncé le rétablissement progressif des sanctions contre l'Iran, les Etats signataires de l'accord qui en sont toujours parties prenantes tentent de le préserver.

En septembre, à l'initiative de l'Union européenne, ils sont convenus à l'Onu de poursuivre leurs efforts pour maintenir les échanges commerciaux avec Téhéran, malgré le rétablissement des sanctions américaines, et ont annoncé la création d'un mécanisme de paiement destiné à faciliter ces échanges.

Ce mécanisme européen devrait être légalement en place le 4 novembre, date à laquelle Washington rétablira les sanctions sur le pétrole et les banques, mais il ne sera opérationnel qu'au début de l'année prochaine, a-t-on appris cette semaine de sources diplomatiques.

"Il est rare que les Etats-Unis prennent une décision et que leurs alliés traditionnels les abandonnent", a déclaré Hassan Rohani devant le Parlement, en amont d'un vote de confiance destiné à valider un remaniement partiel - centré sur les postes économiques - du gouvernement iranien.

Ainsi l'universitaire Farhad Dejpasand, considéré comme un technocrate, a été nommé ministre de l'Economie et des Finances.

Reza Rahmani, qui dirigeait une commission parlementaire de l'Industrie, est devenu le nouveau ministre de l'Industrie, des Mines et du Commerce. L'ancien titulaire du poste, Mohamed Shariatmadari, a pris la tête du ministère du Travail.

"La Russie, la Chine, l'Inde, l'Union européenne ainsi que plusieurs pays d'Afrique et d'Amérique du Sud sont nos amis. Nous devons travailler avec eux et attirer les investissements", a dit Rohani. (Bureau de Dubaï; Jean Terzian pour le service français)