Pékin (awp/afp) - Wanda Hotel, une filiale du conglomérat chinois en difficulté Wanda, a vu son cours à la Bourse de Hong Kong s'envoler de 40% jeudi, après avoir annoncé le rachat pour 1 milliard de dollars d'actifs appartenant au président du groupe, Wang Jianlin.

Cette restructuration intervient alors que Wanda --un immense conglomérat dont les activités vont de l'immobilier à l'hôtellerie et du sport au cinéma-- est dans le collimateur de Pékin pour sa politique d'acquisitions tous azimuts à l'étranger, financées par un endettement colossal jugé inquiétant.

Selon un communiqué diffusé tard mercredi, Wanda Hotel Development va acquérir Wanda Travel, une autre filiale du groupe chargée de construire et de gérer des parcs d'attractions, pour 6,3 milliards de yuans (805 millions d'euros), en numéraire et en actions.

Dans une opération distincte, il va par ailleurs racheter, pour 750 millions de yuans (96 millions d'euros) en numéraire, Wanda Hotel Management, une structure qui conçoit et gère des hôtels pour le compte de la branche d'immobilier commercial du conglomérat.

Les deux entités rachetées étaient jusqu'alors contrôlées par le fondateur et président du conglomérat Wanda, le milliardaire Wang Jianlin, l'une des deux plus grosses fortunes de Chine.

Suite à cette annonce, le cours de Wanda Hotel Development à la Bourse de Hong Kong s'est envolé, grimpant de plus de 40% en cours de séance, avant de refluer un peu. Le titre s'affichait en hausse de 24,14% à 1,44 dollar de Hong Kong vers 06H40 GMT jeudi.

"Wanda Hotel Development va désormais devenir une plateforme stratégique, ce sera l'entité du groupe cotée à Hong Kong en charge des activités d'hôtellerie et de parcs d'attractions", a indiqué le conglomérat dans le communiqué.

De surcroît, Wanda Hotel Development va profiter de cette profonde restructuration pour se séparer de diverses participations dans des firmes immobilières à Guilin (Chine), Londres, Chicago (Etats-Unis) et en Australie, au profit de sa maison mère.

Wanda avait reconnu en juin faire l'objet d'une enquête de la part des autorités de régulation chinoises, visant les prêts potentiellement risqués qui lui ont été accordés pour financer sa fièvre d'investissements de par le monde.

Dans la foulée, Wanda avait annoncé en juillet la cession de quelque 77 hôtels et de presque toutes ses participations dans 13 projets dans le tourisme, aux promoteurs immobilier chinois Sunac et R&F Properties, dans des opérations dépassant 60 milliards de yuans au total (7,7 milliards d'euros).

Le gouvernement chinois a longtemps encouragé ses entreprises à investir à l'international afin de conquérir de nouveaux marchés.

Mais Pékin s'inquiète désormais des fuites de capitaux et de l'accumulation de créances douteuses finançant des investissements "irrationnels" à l'étranger --d'où cette campagne visant les conglomérats les plus entreprenants et les plus endettés, surnommés "rhinocéros gris".

afp/rp