par Matthew Lynley et Edward Krudy

Les économistes anticipent 110.000 pertes d'emplois en juin, dont une bonne partie due au fait que le gouvernement aura renvoyé chez eux la moitié des personnes embauchées par intérim pour le recensement.

Le taux de chômage est attendu à 9,8% contre 9,7% en mai.

Sans une nette croissance de l'embauche, l'économie américaine risque de faire grise mine, le consommateur limitant sa dépense au strict nécessaire. Les dépenses de consommation représentent les deux tiers à peu près du PIB.

Deux autres indicateurs, parmi les nombreux à être annoncés, sont également susceptibles d'intéresser Wall Street: la confiance du consommateur de juin (mardi), prévue en retrait par rapport à mai, et les promesses de vente dans l'immobilier de mai (jeudi).

Les derniers indicateurs parus dans l'immobilier laissent penser que la reprise du secteur cale en raison de l'expiration des mesures destinées aux primo-accédants à la propriété.

"La vérité, c'est que la récession n'est pas terminée, que ce soit une rechute ou une ligne droite sans croissance, c'est de toute façon sans doute plus réel que tout ce bruit autour de la reprise", dit Carl Birkelbach (Birkelbach Investment Securities).

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow Jones a perdu 2,94%, le S&P-500 3,65% et le Nasdaq Composite 3,74%. Depuis le début de l'année, le Dow a perdu 2,73%, le S&P 3,44% et le Nasdaq 2,01%.

FORTE VOLATILITÉ, FLUCTUATIONS ÉTROITES

L'accord intervenu vendredi matin au sein du Congrès sur la réforme financière est également à prendre en compte, un bon point pour le président américain Barack Obama qui a exhorté le reste du monde à imiter les Etats-Unis lors du sommet du G20 de Toronto.

Il est vraisemblable que la volatilité sera élevée la semaine prochaine, les gérants de fonds ajustant leurs portefeuilles en cette fin de trimestre.

Les volumes ont tendance à chuter avant le long week-end de l'Independence Day, un élément susceptible à son tour d'accroître la volatilité.

Dans la mesure où le 4 juillet tombe un dimanche, les marchés américains seront fermés le lendemain.

Cela promet peut-être des moments tendus pour des traders concentrés sur les éléments techniques du fait que l'indice S&P n'a pu se maintenir au-dessus de sa moyenne mobile sur 200 jours durant la semaine. Certains investisseurs jugent qu'un mouvement en deçà de ce seuil constitue un signal baissier.

Pour Michael Sheldon (RDM Financial Group), les marges de fluctuation du marché seront sans doute étroites dans les semaines à venir.

La semaine prochaine verra également quelques résultats de sociétés, Monsanto et Micron Tech entre autres, en prélude à la déferlante des résultats trimestriels qui se déclenchera à partir de la mi-juillet.

Comme à l'habitude, Alcoa, l'une des 30 valeurs du Dow, ouvrira le feu le 12 juillet.

Les bénéfices des sociétés de l'indice S&P sont attendus en hausse de 26,8% au deuxième trimestre, selon Thomson Reuters.

Wilfrid Exbrayat pour le service français