La séance a cependant été une nouvelle fois très volatile, la tendance s'étant plusieurs fois inversée.

L'indice Dow Jones a fini sur un gain de 125,38 points, soit 1,25%, à 10.193,39, le S&P 500 a pris 16,10 points (+1,5%) à 1.087,69 et le Nasdaq Composite a progressé de 25,03 points (+1,14%) à 2.229,04.

En séance, le S&P est tombé à 1.055,90, plus bas encore que lors de la chute vertigineuse mais vite interrompue du 6 mai, qui n'est toujours pas officiellement expliquée.

Sur la semaine, le Dow a cédé 4,02%, le S&P 500 4,23% et le Nasdaq 5,0%.

Après la forte baisse des derniers jours, le rebond a été favorisé par le reflux des craintes liées à la crise de la dette dans la zone euro et aux incertitudes créées par la réforme financière aux Etats-Unis.

Les banques ont néanmoins tiré le marché à la hausse au lendemain de l'adoption par le Sénat du projet de refonte de la régulation financière américaine, qui ouvre la voie à un texte commun avec la Chambre des représentants.

Après des mois d'incertitudes, la perspective de voir ce dossier bouclé avant l'été a soulagé en partie les investisseurs.

REBOND DES BANQUES, CHUTE DE DELL

"Il y avait beaucoup d'inquiétudes sur le mal que ferait cette réforme, et l'incertitude est pire que tout", explique Phil Orlando, responsable de la stratégie actions de Federated Investors à New York.

"Maintenant qu'on connaît la facture, les investisseurs se sont penchés sur les détails et ils ont conclu qu'elle n'était pas aussi terrible qu'on aurait pu le craindre dans le pire des scénarios."

L'indice KBW du secteur bancaire a progressé de 3,98% sur la journée et le Standard & Poor's des financières de 3,62%.

En tête des plus fortes hausses du Dow Jones, JPMorgan Chase & Co s'est adjugé 5,87%, Bank of America 4,65% et American Express 3,11%.

Quant à Goldman Sachs (+3,34%), elle a aussi profité de rumeurs sur un possible règlement à l'amiable de ses démêlés avec la Securities and Exchange Commission (SEC) sur les soupçons de fraude liés au dossier Abacus. Toutefois, des sources proches du dossier ont déclaré qu'aucun accord n'avait été conclu.

Concernant la zone euro, le marché a apprécié l'adoption par le parlement allemand de la contribution de Berlin au plan de stabilisation de 750 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI.

La séance, animée par plusieurs retournements de tendance successifs, se solde ainsi par un net reflux de l'indice VIX mesurant les anticipations de volatilité. Cet "indice de la peur" est retombé de 12,4%, malgré l'expiration d'une partie des options sur actions et indices.

Les investisseurs ont été tentés de se lancer dans une chasse aux bonnes affaires après le repli de près de 4% subi jeudi.

"Il y a une déconnexion totale entre les niveaux faibles à la fois des taux d'intérêt et de l'inflation et le fait que les multiples du S&P 500 soient si bas alors que les fondamentaux économiques aux Etats-Unis sont assez favorables", a noté Phil Orlando.

Parmi les fortes baisses du jour, Dell a cédé 6,77% au lendemain de la publication de résultats trimestriels, marqués par un bénéfice supérieur aux attentes mais surtout par une marge brute jugée décevante. Le groupe a en outre évoqué les risques de tensions pour ses approvisionnements en composants.

Leah Schnurr, Marc Angrand pour le service français