Wall Street n'a rien voulu lâcher face à une actualité statistique qui pouvait justifier une correction équivalente à celle observée en Europe quelques heures auparavant.
Les indice US terminent peu changés à l'issue d'une séance qui s'achève dans de bien meilleures dispositions qu'elle n'avait débuté.

Le Dow Jones grappille 0,05% à 10.298Pts, le S&P-500 cède 0,3% à 1.092Pts et le Nasdaq Composite recule d'autant (-0,33% à 2.254Pts).

Les opérateurs n'ont pas voulu s'engager avant le communiqué de la FED... mais ils n'ont pas pris davantage d'initiative lors de la publication du texte final qui reprend la promesse -maintenant ancienne- de maintenir des taux exceptionnellement bas pendant une période de temps 'très étendue'.
Sans grande surprise, et prenant acte de la vague d'austérité qui déferle sur l'Europe, Ben Bernanke revoit à la baisse son évaluation du rythme de la croissance aux Etats Unis, décelant quelques 'poches de faiblesse'.

L'une d'entre elles concerne à l'évidence le secteur immobilier (jugé 'dépriméé par la FED) comme le démontre la publication des ventes de logements neufs en mai aux Etats-Unis.
Elles ont littéralement dégringolé de près de 33% en mai pour atteindre un plus bas historique de 300.000 unités (en rythme annuel), selon des statistiques publiées mercredi par le Département du Commerce.

La chute des ventes de logements neufs est très supérieure aux attentes du marché, puisque les analystes tablaient sur 410.000 unités environ le mois dernier (ils découvrent à présent une contraction de près de 19% sur 1 an qui démontre à quel point le soutien du marché par le bonus fiscal de 8.000$ accordé aux primo-accédants était vitale).

Les deux mauvais chiffres immobiliers publiés coup sur coup mardi et mercredi jettent effectivement une ombre sur le scénario d'une poursuite de la reprise économique aux Etats Unis.
En ce qui concerne les dépenses de consommation, la FED n'évoque plus de progression durable et constate qu'elles restent freinées par un chômage élevé, une faible croissance des revenus et une contraction de la richesse patrimoniale.

Autre signe de faiblesse conjoncturelle, les stocks américains de pétrole brut ont fortement augmenté la semaine dernière, selon des chiffres du Département de l'Energie, alors que la 'driving season' bat désormais son plein.
Contre toute attente, les stocks de brut ont progressé de deux millions de barils à l'issue de la semaine du 18 juin, alors que les économistes attendaient en moyenne un recul de 900.000 barils.
Le baril a termine la journée en repli de -3,5% à 75,7$ sur le NYMEX, ce qui a entrainé une net recul des parapétrolières avec Anadarko (-4,4%), Range Resources (-3%), Devon et Conoco Philips (-1,8%)... et le géant Chevron a chuté de -2,35%.
Symétriquement et de façon très paradoxale, ce sont les constructeurs de maisons individuelles qui réalisent la meilleure performance sectorielle du jour avec Beazer Homes (+4,1%), Lennar (+3,8%), DR Horton (+2,45%), Pulte Homes (+2,1%).
Le rebond de l'Euro en fin de séance au-dessus des 1,23$ (c'était logique avec l'inflexion du diagnostic de la FED) a certainement contribué à freiner le repli des indices.

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