Wall Street avait mal entamé la séance avec un plongeon de -3% en une demi-heure mais ce n'est rien à côté du jeu de massacre qui s'est déroulé au cours du dernier quart d'heure (les indices US ont été proprement découpés à la hache, perdant 1,5% supplémentaires alors qu'une tentative de rebond s'était dessinée peu après l'heure du déjeuner, permettant au Dow Jones de ramener sa perte à -2%).

Au final, Wall Street a subi jeudi soir sa plus forte baisse en une seule séance depuis début mars 2009: le Dow Jones a dévissé de -3,6O%, le 'S&P' de -3,9% et le Nasdaq de -4,10%.
Ces 3 indices terminent au plus bas du jour et c'était certainement le but que s'étaient fixés ceux qui ont profité des moindres volumes de la fin de séance pour enfoncer les cours... et maximiser leurs gains potentiels en cette veille de séance des '3 sorcières'.

Les trois principaux indices US affichent désormais un score négatif sur l'année 2010: tout s'est joué ce jeudi puisque le 'Dow' et le 'S&P' était encore 'dans le vert' mercredi soir.
Par ailleurs, tous les indices ont franchi le cap des -10% par rapport à leurs sommets annuels du 23 avril dernier... ce qui va forcément changer la perception des investisseurs pour lesquels les actions battaient largement les placements obligataires ou monétaires.

Wall Street manifeste aussi à sa façon son allergie vis-à-vis des projets de Loi visant à mieux encadrer les activités spéculatives des banques sur le territoire américain: la chute des cours est intervenue moins d'une heure avant que Barack Obama prenne la parole à ce sujet et réaffirme que la réforme qu'il défend doit être menée à son terme, pour la sécurité des contribuables... une simple coïncidence sans doute.

Le juteux négoce des CDS devrait d'ailleurs être épargné alors qu'un amendement vient d'être voté mardi en ce sens: une claire victoire du lobbye bancaire qui s'oppose à tout remise en cause du 'laisser faire'.

Mais les actions ne sont pas les seules à avoir subi un véritable épisode de liquidation: les matières premières ont connu pire avec un plongeon de -7% du cours du baril, lequel a testé le plancher des 65$ sur le pétrole livrable en juin. Les métaux industriels ont également été laminés: le platine a dévissé en séance de -7% et le palladium de -10%, l'indice synthétique des métaux non ferreux chutant de -7,5%... une véritable capitulation qui s'est soldée par un arbitrage massif en faveur des T-Bonds US dont le rendement est tombé à 3,22% (contre près de 4% mi avril).
Pour en revenir aux actions, les 30 composantes du Dow Jones et 495 titres sur 500 ont terminé dans le rouge: parmi les secteurs les plus matraqués, les bancaires ont fini en queue de peloton ('réforme Obama' oblige ?) avec un recul moyen de -5%, dans le sillage de Bank of America, Zions Bancorp et Citigroup (-6,3%), Morgan Stanley (-5,3%), Wells Fargo (-4,7%).

Les parapétrolières ont également chuté de plus de 5% avec Peabody (-6,3%), Anadarko, Noble Energy et National Oilwell (-5,8%), Conoco et Range Resources (-5,6%) ou Valero (-5%).
Pour les 'technos', les 10 principaux poids lourds du Nasdaq en entrainé le Nasdaq par le fond avec Intel (-3,7%), Google et Microsoft (-4%), Apple, Dell et Yahoo (-4,4%), Flextronics (-4,5%), RIM (-5,3%), Logitech (-5,8%) et Sears (-11,2%).
La 'force' du Dollar ne semble être pour rien dans cette débâcle puisque la monnaie unique a repris +2% et retracé les 1,25$... ce qui semble n'avoir fait qu'accélérer la correction sur les matières premières qui faisaient figure depuis plusieurs semaines de 'refuge' face à l'Euro.

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