Une véritable ovation a salué le coup de cloche final à Wall Street.
C'est en effet une véritable clameur d'euphorie qui s'est élevée du 'floor' alors que le 'S&P' et le Nasdaq s'envolaient de +3% (la plus forte hausse observée depuis le 10 mai dernier), un rallye justifié -parce qu'il faut toujours tenter d'expliquer les écarts et y compris les plus surréalistes- par un ISM manufacturier 'meilleur que prévu'.

Le chiffre ressort en effet au-dessus des prévisions mais sans que le différentiel (56,3 en août, contre 55,5 en juillet) apparaisse supérieur à la récente révision à la baisse du PIB américain au second trimestre (1,6% contre 2,5% estimé initialement).

Mais surtout, ce seul ISM éclipse complètement la chute de -11,5% des ventes d'automobiles au mois d'août (ce qui devrait plomber ce même ISM au cours des prochains mois) puis la baisse inattendue de -1% des dépenses de construction au mois de juillet aux Etats-Unis (contre -0,5% anticipé).

Plus surprenant encore, les indices US n'avaient pas bronché vers 14H en découvrant que le secteur privé américain avait détruit 10.000 emplois -au lieu d'en générer +20.000- au mois août, d'après l'enquête mensuelle du cabinet de services aux entreprises ADP.
A deux jours de la parution des statistiques officielles de l'emploi, il y avait matière à conforter les anticipations les plus pessimstes en matière d'activité économique.

A la lumière de ce qui précède, il apparaît que l'ISM manufacturier ne serait qu'un prétexte pour justifier un mouvement haussier de nature essentiellement technique à l'occasion de cette première séance du mois de septembre: le mois d'août s'était achevé sur une correction de -7,25% du Nasdaq et de -4,5% du 'S&P' alors que le consensus baissier était devenu ultra-majoritaire (47% de baissiers, 30% d'indécis et seulement 23% d'optimistes).
Cela se traduisait très concrètement par un ratio de 3 'puts' (option de vente) pour un 'call' (option d'achat) et des 'primes' très tendues pour couvrir les portfeuilles.
D'autre part, un phénomène de 'fuite vers la sécurité' avait engendré une situation de 'bulle' (surachat intenable) sur le marché obligataire... lequel chute de -2% (le '10 ans' affichabt 2,58% de rendement contre 2,48% la veille) sur une soudaine vague de prises de bénéfices et d'arbitrage en faveur des actions.


Le résultat de cette brusque inversion des stratégies, c'est un rush sur les valeurs américaines du secteur bancaire (+4,5% en moyenne) et les 'technos'.
Au sein du Dow Jones, 100% des titres terminent dans le vert et Procter & Gamble, le pire 'performer' du jour, gagne quand même 0,25% et Cisco +1,1% (les banques terminent en tête du classement).

Au sein du Nasdaq-100 (+3%), aucune valeur n'a terminé en repli tandis qu'un ramassage intensif était observé sur Expedia (+7,1%), Amazon (+6,1%), Seagate et Paccar (+6%), Flextronics et Priceline (+5,3%), Comcast (+4,75%), Micron (+4%), Oracle (+3,5%), Apple (+2,8% à 250$).


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