par Ryan Vlastelica

Tradition oblige, le coup d'envoi de cette nouvelle saison sera donné par Alcoa lundi après la clôture et les chiffres que l'aluminier publiera donneront le ton. Viendront ensuite les résultats de JPMorgan et d'Intel.

Les investisseurs auront ainsi un premier aperçu de ce que l'industrie, la finance et la technologie peuvent leur réserver au cours des semaines à venir.

"Ce qui est important, c'est que ce qui sortira de la boîte soit positif", souligne James Dunigan de PNC Wealth Management. "Si tel est le cas, une petite fenêtre s'ouvrira et la hausse pourra se poursuivre."

Depuis début décembre, le S&P 500 s'est adjugé 7% tandis qu'Alcoa a gagné 25% et que JPMorgan a pris 16%. De telles hausses ne laissent qu'une faible marge de manoeuvre à la poursuite du rally boursier et prêtent le flanc à des prises de bénéfices.

Selon Jeffrey Friedman, stratégiste de Lind-Waldock, des résultats globalement conformes ou inférieurs aux attentes pourraient provoquer "un repli pouvant atteindre 8%."

Si les chiffres publiés se révèlent meilleurs que prévus, le potentiel haussier serait selon lui de 4 ou 5%, mais une telle progression n'est envisageable que "si les résultats dépassent les attentes de manière convaincante".

Les chiffres officiels de l'emploi publiés vendredi sont venus étayer les craintes des moins optimistes. Certes, le taux de chômage a nettement reculé, mais les observateurs ont noté qu'en fin de compte, le nombre des créations d'emploi s'est révélé inférieur aux attentes.

"Cette publication, c'est un peu Le Bon, la brute et le truand", déclare Jeffrey Friedman. "Le bon, c'est le taux de chômage, la brute, c'est que les attentes n'ont pas été confirmées, le truand, c'est qu'on ne sait pas qui du bon ou de la brute est le plus crédible."

Pour essayer d'y voir plus clair, les investisseurs s'appuieront sur les indicateurs dont la publication est attendue cette semaine. Celui des ventes au détail, prévu vendredi, donnera une photographie de l'état de la consommation, pilier de l'économie américaine.

Plus anecdotique, la publication du Beige Book ne bouleversera pas les marchés, mais elle aura le mérite de détailler région par région l'état de la reprise américaine.

Du côté des valeurs, les bancaires pourraient se retrouver dans l'oeil du cyclone après qu'une haute juridiction de l'Etat du Massachussetts a annulé vendredi des saisies immobilières réclamées par Wells Fargo et US Bancorp, des précédents qui pourraient se révéler fâcheux pour le secteur.

La décision risque de trouver confirmation ailleurs aux Etats-Unis, menaçant la reprise du secteur de l'immobilier et des banques. Les financières, moteurs de la reprise boursière pourraient sortir du jeu et affecter la tendance dans son ensemble, explique Nick Kalivas de MF Global.

Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Joanny