La Commission européenne fera part le 17 janvier de son opinion sur une nouvelle législation relative à la banque centrale hongroise et à d'autres réformes du système judiciaire.

Viktor Orban a dit accepter certaines objections de Bruxelles, tout en disant que les avis étaient très divergents dans certains domaines.

Le Fonds monétaire international et l'Union européenne ont clairement fait comprendre au gouvernement de Viktor Orban qu'il devrait montrer des signes de bonne volonté avant même l'ouverture de négociations.

Sans accord, la Hongrie risque un effondrement financier.

Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, a déclaré vendredi que le FMI a besoin de constater que des "démarches tangibles" sont entreprises par la Hongrie pour stabiliser son économie avant d'entamer des négociations en vue d'une aide internationale

Dans un communiqué publié après un entretien avec le ministre chargé des négociations avec le FMI pour la Hongrie, Tamas Fellegi, elle a également estimé que le soutien des autorités et des institutions européennes à Budapest est essentiel pour que les négociations aient lieu.

"Nous comprenons tout à fait et nous nous sommes accordés sur cette question avec les experts du FMI pour dire que la Hongrie a besoin de suivre des politiques qui renforcent la confiance des marchés, l'économie hongroise et les institutions hongroises afin de jeter les bases d'une croissance viable", a déclaré Tamas Felligi.

Après avoir été relégué en catégorie spéculative par les trois grandes agences de notation au cours des deux derniers mois, la Hongrie a vu ses coûts de financement s'envoler et sa monnaie chuter.

Cette évolution a contraint Viktor Orban à solliciter fin novembre l'aide du FMI et de l'UE alors qu'il s'était montré jusque-là farouchement opposé à une telle solution.

RENCONTRE LA SEMAINE PROCHAINE AVEC RESPONSABLES EUROÉPENS

La Commission européenne estime que la Hongrie n'avait pas fourni assez d'efforts pour corriger son déficit public, ajoutant que le pays pourrait perdre son accès aux comptes structurels s'il ne faisait pas ce qu'il fallait pour réduire son déficit.

Tamas Felligi a déclaré qu'il rencontrerait ses partenaires européens la semaine prochaine pour aplanir leurs divergences.

"Le calendrier est approprié (...) et il est dans l'intérêt des marchés et dans l'intérêt de l'économie hongroise que les négociations se déroulent dès que possible", a-t-il ajouté.

Christine Lagarde a souligné qu'il était indispensable que le Hongrie obtienne un soutien des autorités et des institutions européennes avant que des discussions puissent commencer.

L'opinion publique hongroise ne soutient plus son Premier ministre. Pour 84% des Hongrois, le pays va dans la mauvaise direction.

Le parti d'extrême-droite Jobbik, qui occupe 46 des 386 sièges du parlement a annoncé qu'il organiserait des manifestations pour protester contre ce qu'il qualifie "d'ultimatum de Bruxelles et d'attaque la plus violente à la souveraineté de la Hongrie" depuis l'effondrement du communisme en 1989.

Catherine Monin et Nicolas Delame pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten

par Gergely Szakacs et Krisztina Than