Dans une récente analyse des perspectives des marchés émergents, Gaël Combes et Julien Malet, respectivement analyste Risque fondamental Actions et spécialiste en investissement Actions chez Unigestion, cite la détérioration de l'économie chinoise comme le principal risque qui pèse sur ces actifs.

"Le ralentissement chinois n'est pas un bon présage pour la plupart des autres pays émergents, tout particulièrement ceux qui dépendent des exportations de matières premières comme la Russie, l'Afrique du Sud et, dans une certaine mesure, le Brésil. Des pays comme Taïwan et la Corée du Sud, qui exportent leurs marchandises vers la Chine, souffriraient aussi d'un tassement de la demande chinoise. Cette tendance profiterait en revanche sans doute aux économies tournées vers le marché domestique et aux importateurs de matières premières : l'Inde en tête. Le Mexique, du fait de son exposition aux États-Unis, devrait également bien s'en sortir", expliquent les deux gérants.

Mais la Chine n'est pas le seul problème auquel vont être confrontés les pays émergents dans les deux ans à venir. Selon Gaël Combes et Julien Malet, ces marchés restent exposés à "un événement de crédit majeur dans le monde émergent (en dehors de la Chine), qui ferait grimper les coûts de financement" pour leurs entreprises, ou à "une dégradation de la scène politique intérieure (ce qui se passe actuellement au Brésil)".

Dans ce contexte délétère et peu attractif pour les investisseurs, les gérants d'Unigestion mettent tout de même en garde : "toute bonne surprise pourrait donc déclencher un rebond des marchés".

L'analyste Risque fondamental Actions et le spécialiste en investissement Actions d'Unigestion citent par exemple "un fléchissement du dollar, qui réduirait la pression à la baisse sur le renminbi et doperait les actifs émergents" ou encore "l'annonce par la Chine d'un plan global de restructuration de sa politique de l'offre" comme catalyseurs possibles pour les actifs émergents.