ROME, 11 août (Reuters) - Le gouvernement italien présentera une série de réformes structurelles cet automne "fondamentales pour la croissance économique et le développement social", confirme samedi le président du Conseil Giuseppe Conte.

Dans une vidéo publiée sur Facebook, le chef du gouvernement, soutenu par une coalition constituée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, anti-système), déclare qu'il s'agira de réduire la bureaucratie et de faire de la lutte contre la pauvreté une priorité.

Parmi les réformes prévues figurent une simplification des règles d'attribution des marchés de travaux publics, une nouvelle campagne de lutte contre la corruption et des mesures visant à accélérer les décisions de justice, ce qui, selon Giuseppe Conte, est important pour les investisseurs étrangers.

Il promet aussi une réforme du code des impôts et l'introduction du fameux "salaire du citoyen", qui, lorsqu'il sera pleinement opérationnel, devrait assurer aux personnes en difficultés un revenu pouvant atteindre 780 euros par mois.

Un grand nombre de ces mesures devraient figurer dans le budget 2019, qui doit être présenté à l'Union européenne d'ici la mi-octobre. Les marchés financiers se demandent si l'Italie ne va pas chercher à se libérer de l'orthodoxie financière imposée par l'UE pour financer ses réformes.

Dans sa vidéo, le chef du gouvernement de coalition n'aborde pas ce point, mais promet que le budget 2019 sera "sérieux, rigoureux et aussi courageux" et ne touchera pas au financement de "secteurs stratégiques" tels que la santé, l'éducation et la recherche.

Selon le journal la Repubblica, Bruxelles serait prête à accorder au gouvernement italien une marge de manœuvre budgétaire, ce qui signifie que l'Italie pourrait dépenser huit milliards d'euros de plus que ce qui lui permettent les règles de l'UE.

En retour, la Commission européenne souhaiterait un engagement de l'Italie à réduire son déficit structurel, c'est-à-dire le déficit ajusté des fluctuations de la croissance économique, rapporte le quotidien sans citer de source. (Crispian Balmer; Danielle Rouquié pour le service français)