VARSOVIE, 31 janvier (Reuters) - La désignation jeudi d'Anna Grodzka, une transsexuelle de 58 ans, pour occuper la vice-présidence du Sejm, la chambre basse du Parlement polonais, soulève des vagues dans cette nation conservatrice où l'Eglise catholique reste influente.

L'intéressée, choisie par son parti, le Mouvement Palikot (ultralibéral), a subi il y a trois ans une opération de changement de sexe. Femme d'affaires diplômée de psychologie, Anna Grodzka siège comme députée depuis octobre 2011.

"Ce que l'on représente est important", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse après sa désignation par son parti. "S'il existe des voix contre ma candidature, ce sont des voix qui incarnent le passé".

Le parti Droit et Justice (opposition) a fait savoir qu'il voterait contre elle en invoquant son inexpérience pour le poste.

Mais un élu de cette formation s'est trahi en déclarant par le passé qu'Anna Grodzka avait "un visage de boxeur" et s'était interrogé sur le point de savoir si elle pouvait être considérée comme une femme.

Droit et Justice a annoncé qu'il allait proposer une réforme des statuts empêchant dans les faits l'élue du Mouvement Palikot d'accéder à la vice-présidence de l'assemblée, un poste réquérant une certaine visibilité.

Anna Grodzka a été la première personne transsexuelle à être élue au Parlement polonais. (Pawel Sobczak et Christian Lowe, Jean-Loup Fiévet pour le service français)