Répétition du titre.

D'après l'enquête Emnid, dont Bild am Sonntag a fait état, 53% des Allemands interrogés estiment que l'Union européenne devrait, si nécessaire, exclure la Grèce de la zone euro.

Le plan présenté par Athènes pour réduire son déficit budgétaire, qui a reçu l'aval de la Commission européenne, n'a guère convaincu les investisseurs, qui redoutent toujours de voir le pays filer tout droit vers la faillite.

Ces inquiétudes ont conduit les dirigeants de l'Union européenne à apporter jeudi un soutien politique sans ambiguïté à la Grèce tout en restant dans le flou quant aux modalités pratiques d'une aide à Athènes.

Les ministres de Finances européens devraient encore discuter du cas grec lundi et mardi, mais plusieurs sources ont dit à Reuters que ces rencontres n'avaient guère de chances de déboucher sur un plan de sauvetage concret.

Angela Merkel, la chancelière allemande, a opté pour une position prudente, disant d'une part que la Grèce ne serait pas laissée à son sort mais d'autre part qu'Athènes devait tâcher de régler ses problèmes seul.

D'après le sondage publié par Bild, 67% des Allemands interrogés ne veulent pas que l'Allemagne ou d'autres Etats européens accordent des milliards d'euros à la Grèce.

Certains représentants de la coalition au pouvoir en Allemagne ont également exprimé leur réticence à venir en aide à Athènes.

"Si nous commençons maintenant, où allons-nous nous arrêter ? Comment expliquer aux Allemands au chômage que leurs indemnités ne seront pas augmentées d'un centime mais que les Grecs peuvent partir à la retraite à 63 ans ?", s'interroge dans le journal Welt am Sonntag Michael Fuchs, un des chefs de file au Parlement de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel.

Au cours de son premier mandat, cette dernière a relevé l'âge de la retraite de 65 à 67 ans afin de contenir les déficits publics dans les limites fixées par l'Union européenne.

Un membre du partenaire de coalition de la CDU, les libéraux du FDP, s'est montré encore plus hostile à toute aide à la Grèce.

"La résolution de ce problème ne passe pas par une aide à la Grèce. Il s'agit surtout de préserver les contribuables allemands des éventuelles conséquences des difficultés d'Athènes", déclare Otto Fricke, expert budgétaire du FDP, également au Welt am Sonntag.

Madeline Chambers, version française Benoit Van Overstraeten